1 Jour 1 Commune – Saint-Fraimbault-de-Prières

En continuant sur ma 4e génération, mon ancêtre Octave Siméon Marie Gontier, m’emmène dans la Mayenne, à Saint-Fraimbault-de-Prières.

Saint-Fraimbault-de-priere-église

Octave, c’est mon ancêtre à la bougeotte, qui a quitté un monde de fermier mayennais pour le port du Havre. Il est né le 27 octobre 1868, au Bois-Janvier, hameau de Saint-Fraimbault-de-Prières, gros bourg de mille habitants du canton de Lassay-les-Châteaux. C’est un frambaldéen.

Quinze de mes sosas ont un évènement à Saint-Fraimbault-de-Prières : quatre générations de Gontier (dont le dernier est Octave) et quatre générations de Crosnier ont labouré les terres de Mayenne.

Michel Adolphe Gontier et Mélanie Lefoulon, les parents d’Octave, vont se retrouver seuls. Ils ont eu quatre enfants : deux garçons morts en bas-âge, Octave parti pour le Havre et Mélanie Honorine, veuve à trente ans, mère d’un petit garçon, vivant à Mayenne. Les petits-enfants eux sont au Havre et à Paris, autant dire que les visites sont rares.

Ma grand-mère se rappelait être allé une fois dans la ferme de ses grands-parents : un voyage interminable en train depuis le Havre, puis en charrette.

A partir de 1896, Michel Adolphe et Mélanie quittent le Bois-Janvier pour le bourg-neuf. C’est là que Michel décède, le 5 avril 1912. Sa femme, hospitalisé à l’hospice de Lisle, y décède le 27 août 1913. Ils ne verront pas la guerre emporter leur seul petit-fils Gontier, brisant net la lignée.

Ce qui est étonnant, c’est que les Gontier de Saint-Fraimbault-de-Prières, les trois générations avant Octave, ont tous eux plusieurs enfants mais seuls deux, à chaque fois, ont atteint l’âge adulte.

Avant de venir s’installer dans la commune, ils venaient de Saint-Loup-du-Gast, mais ce sera un autre article.

Les Gontier sont arrivés à Saint-Fraimbault-de-Prières, en 1800, lorsque René Gontier a épousé Renée Houppe. Ils se sont installés au Bois-Janvier et y sont resté jusqu’à ce que Michel et sa femme s’installe au Bourg-Neuf.

L’autre branche familiale de la commune est la branche des Crosnier. Thérèse est entrée dans la famille des Gontier en épousant René, fils de René Gontier et Renée Houppe, en 1830.

Les Crosnier viennent de Champéon. Le père de Thérèse, René Michel François Crosnier, a épousé le 8 mai 1790, Anne Michel Quellier, de la commune et s’y est installé. Son père, Michel Crosnier, veuf, est venu vivre chez lui et y mourir, huit ans plus tard.

Mais, seize ans plus tôt, les arrière-grands-parents de Thérèse sont décédés à Saint-Fraimbault-de-Prières, Joseph Crosnier en octobre 1774, et Anne Blanchetière en novembre 1774. Pourtant, ils vivaient à Champéon et y ont été inhumés.

Saint-Fraimbault-de-priere-2

L’histoire familiale de la commune semble commencer à la révolution, mais il ne faut pas oublier les femmes. Anne Michel Quelier y est née le 20 juillet 1764, fille de Michel Quelier et Marie Guerrier, mariés dans la commune, pardon, la paroisse, le 14 juin 1755. Mais je ne remonte pas plus haut. Le reste de l’histoire de mes ancêtres semble se passer ailleurs. Pour l’instant.

Mais creusons un peu. Un barrage a été construit sur la Mayenne, mais bien après le “départ” de mes ancêtres.

Par contre, une grotte est “apparue” dans mes recherches. De quel genre de grotte s’agit-il ?

Saint-Fraimbault-de-priere-grotteIl s’agit tout bonnement de l’origine du nom de la commune.

Légende ou réalité, au VIe siècle, un moine né vers l’an 500, Frambaldus, natif d’Auvergne, fonda un oratoire dans une grotte sur les berges de la Mayenne.

Des fidèles s’installèrent tout autour de l’oratoire, dans des cabanes construites en branchages, et ainsi naquit la paroisse de Saint-Fraimbault-de-Prières.

C’est une belle histoire, qui s’est répétées dans de nombreux endroits de France, faisant naître des paroisses, des communautés.

Mais j’ai trouvé une autre histoire sur Saint-Fraimbault-de-Prières, triste et émouvante.

Le long de la Mayenne se trouvait le château de l’Isle, propriété de la famille d’Héliand.

En 1860, le fils, Georges d’Héliand, dix-huit ans, s’engage dans l’armée pontificale.

Il est tué d’une balle en pleine tête, à la bataille de Castelfidardo.Il était le dernier garçon porteur du nom de cette branche de la famille.

En 1867, sa mère, Marie Pauline d’Héliand, folle de chagrin, fit don de son château, ses terres et ses fermes, aux pauvres et orphelins de la région (d’où toutes les cartes postales anciennes trouvées sur l’orphelinat de Saint-Fraimbault-de-Prières).

En 1875, la congrégation des filles de la Charité prend officiellement possession du domaine qui s’appelle désormais Saint Georges de l’Isle, en mémoire du Georges d’Heliand.

Une petite recherches plus loin, et me voilà à Castelfidardo, où de nombreux zouaves pontificaux ont perdu la vie, à la ferme des Crocettes, avec Georges d’Heliand. En fait, il ne s’agit pas encore de zouaves pontificaux, puisque le corps est crée en 1861.

Grâce à Gallica, j’ai même retrouvé l’histoire de ce tout jeune homme

Georges d’Héliand / par le comte de Ségur,…

Georges d’Héliand / par le comte de Ségur,… — 1864 — livre

https://gallica.bnf.fr

1860 : mes ancêtres vivaient dans la commune. Ils ont croisé cette famille, Georges le héros, sa sainte mère et ses soeurs. Ils ont vu se construire l’orphelinat. Ces évènements ont forcément fait partie de leur quotidien et de leurs conversations. Peut-être sont-ils allé prier dans la grotte de Frambaldus.

Mélanie Lefoulon, ma grand-mère 29, est décédée à l’hospice de l’Isle, celui créé par Marie Pauline d’Héliand, en mémoire de son fils.

Christine LESCENE
Christine LESCENE

Généalogiste professionnelle depuis 1993 - formatrice en généalogie professionnelle depuis 1995 - Généa bloggeuse depuis 2008

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