Nicolas Charles Gabriel Sanson est parti. Il faut le remplacer, et devinez qui va le faire ? Joseph Doublot. Visiblement, il n’a pas réussi à changer de vie. Le 21 Ventôse VII, il prête serment comme exécuteur du département du Loir-et-Cher.
Le 6 Vendémiaire VIII, Joseph, accompagné du citoyen Roulleux, charpentier, procède à l’examen minutieux des bois de justice.
Le matériel est en mauvais état. Il est absolument nécessaire de reconstruire certains éléments et de réparer les autres. Nous parlons là de la machine à décapiter (madame la guillotine), des deux échafauds et des accessoires qui vont avec.
Il faut un panier neuf, pour recueillir les corps, et un autre pour les têtes, doublés en cuir, car l’ancien est totalement hors d’état de servir. Il faut changer les poulies de la guillotine, ajouter une planche à la planche à bascule, mettre un tablier en cuir et changer des garnitures en cuir. Il faut revoir le tranchant du mouton.
Il faut changer, réparer, améliorer. Il faut un banc pour y attacher les condamnés, lorsqu’ils sont plusieurs à attendre leur tour, il faut un marchepied au bas de la planche à bascule pour les condamnés de petite taille, il faut une balustrade autour.
Il faut aussi une voiture pour mener les condamnés de la prison au lieu d’exécution.
Il faut aussi un cordon de sécurité armé autour de l’échafaud lors des exécutions, pour éviter les problèmes, éviter que les enfants montent dessus et ne se blessent.
Le total des réparations s’élève à 1149.50 livres.
Visiblement, Joseph a appris de son séjour à Melun et veut en appliquer les règles à Blois.
Il n’aura pas le temps d’apprécier ces réparations.
Le 2 Thermidor VIII, Joseph décède chez lui, rue des Ursulines. Sa femme, Marie Herisson, le suit cinq jours plus tard. Que leur est-il arrivé ? Quelle maladie a pu les atteindre ?
Joseph, soixante ans, et Marie, quarante-deux ans, laissent quatre enfants mineurs, dont le plus jeune n’a que trois ans. Et un poste vacant d’exécuteur du Loir-et-Cher.