Généalogie professionnelle : le cahier des charges

checklist

Le Centre de Formation est en pleine mutation et les cours en présentiel sont remplacés, petit à petit, par des video-tutoriels.

Cela prend du temps, oblige à mettre les choses en ordre avant de commencer la vidéo : les euh, les hésitations, les “zut, il y a une faute”, sont autant de raison de recommencer encore et encore … jusqu’à ce que STOP. La vidéo est dans la boîte.

Aujourd’hui, je faisais les vidéos sur la tarification et j’allais attaquer le “cahier des charges” lorsque je me suis demandée combien de mes confrères et consoeurs en faisait, des cahiers des charges.

Pour mes anciens élèves, pas de problème. Non pas que je sois persuadée qu’ils en fassent à chaque fois, mais ils savent ce que c’est et à quoi cela sert.

Mais les autres ? Comment ont-ils fait leur tarif ? Ont-ils juste copié ce qu’ils ont vu sur les sites des collègues ? Ont-ils mûrement réfléchit au sujet ? Font-ils cela à la louche ? Vu les tarifs pratiqués sur certains sites, j’ai plus que des doutes, j’ai des certitudes sur le fait qu’il n’y a aucune réflexion derrière certains tarifs proposés.

Après tout, qu’est-ce qu’un cahier des charges, lorsque l’on parle de généalogie ?

Imaginez, vous êtes le client A et vous avez choisi, sur le site d’un généalogiste professionnel, une prestation proposée, comme, par exemple, l’ascendance Cinq générations par quartier.

Jusqu’ici, rien de bien compliqué me direz-vous.

Que nenni !!!

Comment les tarifs pour cette prestation peuvent-ils aller de 500 € à 5 000 € avec le même intitulé, en changeant de généalogiste. La logique voudrait que la raison en soit le fameux cahier des charges.

Pour 500 €, le cahier des charges est minimaliste : uniquement des recherches par internet et par courrier, pas de déplacement, et rien d’autre que de l’état civil et du registre paroissial. Il n’y a peut-être même pas de transcription des actes, et encore moins de recherches collatérales. Le contraire serait une hérésie tarifaire.

Pour 5 000 €, le cahier des charges doit être conséquent : reconstitution de la famille proche, recherches du patrimoine, recherche des actes notariés, du service militaire, etc. et le tout transcrit, analysé, présenté, avec iconographie de qualité, reproduction de documents, etc.

Là où le bât blesse, c’est lorsque le client B demande la même prestation, au même généalogiste, et qu’il obtient une chose totalement différente. Évidemment, je ne parle pas de la généalogie. Pour avoir deux généalogies identiques, il faut être de la même fratrie germaine.

Je parle de la recherche documentaire : dans le premier cas, le service militaire a été fourni et pas dans le deuxième. Pourquoi ? Dans le premier cas, c’était en ligne, dans l’autre, il fallait se déplacer aux AD, ce qui n’était pas prévu au programme du généalogiste.

S’il avait fait un cahier des charges, il aurait pu éviter cela.

Est-ce grave ? Non si les clients ne se connaissent pas. Mais c’est dommage et décrédibilise le professionnel.

A quoi sert exactement ce cahier des charges ?

Il est une garantie de recherches pour le client. Car le contrat précisera au client ce que le généalogiste va chercher, non pas dans le détail (faut pas pousser) mais dans les grandes lignes : recherche patrimoniale, reconstitution des fratries, service militaire, pour chaque personnage de l’arbre généalogique, etc.

Pour le généalogiste, le cahier des charges est “une ligne de vie”. Il lui permet non seulement de cadrer sa recherche, d’avoir une check liste des documents à rechercher, mais également à éviter tout dérapage financier, car le cahier des charges évalue au plus juste, le travail a effectuer.

Comment peut-il éviter les dérapages financiers ? Par exemple en limitant les déplacements, car il précise sur quels départements les recherches vont être effectuées. En limitant le temps de travail, puisque le temps sert au calcul du tarif. Par exemple, le point de départ de la recherche est le client et non son arrière-arrière-arrière-grand-père né en 1820. Faire une ascendance par quartier au XXe-XIXe ne prend pas le même temps que la même recherche sous l’ancien régime.

La check liste des documents à rechercher permet de voir l’avancée du travail, être certain de ne rien oublier, et de pouvoir, lors du compte rendu de travail, expliquer au client pourquoi tel document ne lui est pas fourni contrairement à l’engagement de départ (archives détruites, non communicable, sans possibilité de trouver des documents de traverse, etc).

Mais ce ne sont que quelques exemples de toutes les possibilités d’un cahier des charges.

Le cahier des charges est l’instrument nécessaire au généalogiste, comme l’inventaire est nécessaire à l’archiviste.

Il peut travailler sans, mais c’est beaucoup plus compliqué.

 

Christine LESCENE
Christine LESCENE

Généalogiste professionnelle depuis 1993 - formatrice en généalogie professionnelle depuis 1995 - Généa bloggeuse depuis 2008

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