Vous avez certainement déjà joué au « et si » : « et si je n’avais pas pris cette décision ce jour-là », « et si j’avais pris l’avion et non le train », et si…. Qui aurait changé votre vie : évité un accident, évité de rencontrer le pire ami de votre vie, évité d’entrer dans une entreprise sans avenir…. Le cours de votre existence aurait forcément été différent. Non ?
En généalogie, le « et si » prend une autre tournure : « Et si Marie Henriette Cardon n’avait pas été la seule survivante de la fratrie, je ne serais pas là aujourd’hui ». Et ce « Et si » peut se répéter à chaque génération fragile.
Pierre Cardon, journalier terrassier de l’Eure, épouse Marie Françoise Thouret, au Marais-Vernier, en 1772. Il est natif de Bouquelon, et elle est native du Mesnil-Durand. Leur mariage va durer dix-huit ans, et six enfants vont naître de leur union, et mourir, les uns après les autres, dans leur plus jeune âge.
Il y a d’abord Charles, en 1773, qui ne vit que deux mois, Charles Louis, en 1880, qui réussit à atteindre deux ans mais pas plus, Nicolas Charles, en 1885, qui s’éteint à sept mois, et les jumeaux mort-nés, en 1788, un garçon et une fille, qui ne vivent pas assez longtemps pour être baptisés d’un prénom.
Au milieu de tous ces drames, il y a Marie Henriette, née en 1774. Comme ses parents ont dû la couver de toutes les manières possibles !!! Année après année, Marie Henriette est là, vivante.
Pourtant, les familles de Pierre et de Marie Françoise sont solides. Les six frères et sœurs de Pierre ont tous atteint l’âge adulte, comme les deux sœurs de Marie Françoise.
Ce jour 10 décembre 1774 était donc un jour béni pour Pierre et sa femme, qui a vu naître la petite Marie Henriette.
C’est grâce à elle que leur descendance va voir le jour et que je suis là pour écrire cet article. Et je suis ce que je suis, grâce à un petit bout de mon ADN qui lui appartient.