Le problème des dépouillements

A.D. Indre-et-Loire

Au début étaient les registres………………… qu’il fallait feuilleter page après page, à la recherche de l’acte souhaité.

Les cercles généalogiques sont arrivés et ont commencé à constituer des tables alphabétiques. Mais elles n’étaient accessibles qu’aux adhérents, pour la grande majorité.

Puis le minitel est né avec 3617 code ABMS (pour ceux qui s’en souviennent). Les factures téléphoniques montaient très vite mais les tables alphabétiques étaient accessibles au commun des mortels.

Malheureusement, tous les départements n’étaient pas égaux devant les dépouillements. Certaines tables n’étaient pas filiatives, d’autres ne concernaient que les mariages, d’autres encore ne prenaient en compte que les registres des archives et pas ceux des mairies.

Et il y avait des erreurs, beaucoup d’erreurs. Je me souviens d’un département où le cercle généalogique avait engagé des “CES”, emplois aidés de l’époque, pour dépouiller les actes. Ils n’avaient aucune notion de paléographie ou de généalogie et les erreurs étaient légion.

Il faut reconnaître que tout cela était tentant et frustrant. Frustrant d’attendre que la commune qui nous intéressait soit accessible, frustrant de voir que, si elle l’était, il y avait tellement d’erreurs qu’il fallait tout reprendre.

Mais il n’y a que ceux qui ne font rien, qui ne se trompent jamais. Alors, certains se sont pris par la main et ont dépouillé eux-même, sans soutien extérieur, les communes qui les intéressaient.

Les tableaux excel ont été mis à contribution, après les cahiers, et suivis par le logiciel Nimegue, totalement adapté aux généalogistes et aux dépouillements. Et internet est arrivé.

Le minitel disparut au profit des bases de données en ligne. Grâce à Expoacte, la mise sur le net des bases Nimegue est devenu un jeu d’enfant et l’accessibilité de ces bases a explosé.

Tout généalogiste a connu au moins un dépouilleur acharné dans son secteur. Je rends hommage à Marie-Claude, qui dépouillait systématiquement les registres paroissiaux des communes de sa généalogie, mais uniquement les mariages et les décès d’adultes. A elle seule, elle a ainsi mis à disposition gratuitement (elle donnait ses tables aux archives), une bonne cinquantaine de communes.

Mais internet a encore progressé avec l’indexation collaborative. Cette fois, les bases de données de dépouillement perdent de leur attrait, puisque, sur certains site, il suffit de taper le nom pour avoir la réponse et le lien vers l’acte.

Tout va de plus en plus vite………. Trop vite ?

A vouloir grimper dans nos arbres comme des athlètes de haut niveau, avons-nous oublié ce que nous cherchions ?

Avons-nous oublié que nos ancêtres étaient des êtres humains, faits de chair et de sang, de sentiments et d’émotions, de joies et de chagrins ?

Le progrès n’est pas toujours source de sérénité et de bienfaits. Mais c’est un autre débat.

Que deviennent donc nos dépouillements ? Ils prennent la poussière sur les étagères, oubliés au profit de la rapidité. Et pourtant, les plus complets sont sources de renseignements qu’internet nous masque. Ils permettent des croisements de données qu’internet ne nous offre pas………… du moins pas encore.

Alors ? Dois-je jeter au feu mes cahiers d’écolier sur lesquels j’ai patiemment dépouillé des décennies de registres ? Dois-je mettre à la poubelle virtuelle mes tableaux excels, ma base nimegue ? Ou bien existe-t-il pour eux une seconde vie, une nouvelle vie ?

Je n’ai pas encore tranché……………..

Christine LESCENE
Christine LESCENE

Généalogiste professionnelle depuis 1993 - formatrice en généalogie professionnelle depuis 1995 - Généa bloggeuse depuis 2008

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2 commentaires

  1. Pour les collaborateurs du passé, je me souvenais de TUC et non de CES, ce qui ne change rien à leur bonne volonté et à leur formation insuffisante… J’ai bâti une bonne partie de ma généalogie avec ces relevés Minitel et maintenant je vérifie en ligne… Du travail pour ma deuxième vie (retraite) qui va commencer). Meilleures salutations. Pierre BOITON

  2. Je crois qu’il ne faut surtout rien jeter. Le papier ne tombe pas en panne contrairement à un réseau qui peut être mis à l’arrêt brutalement et durablement ( On ne sait jamais ce qu’il peut se passer, un virus est si vite arrivé, une mauvaise manip aussi…) En tous cas, pour le généalogiste amateur que je suis, je ne peux que me réjouir du travail qui a été fait. C’est une mine d’information.

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