La série O, série des communes, est une série où l’on trouve majoritairement des documents sur le foncier des communes et sur leurs finances. C’est justement dans les finances que j’ai trouvé ce dossier généalogiquement très intéressant, sous la cote 6 O 18/60 des archives départementales du Loir-et-Cher, concernant la ville de Blois.
Le 21 décembre 1910, le préfet du Loir-et-Cher, suivant la délibération du conseil municipal du 8 novembre, accorde à Auguste Roulevin, recevoir d’octroi de la ville de Blois, une pension annuelle et viagère de 470 francs, sur les fonds de la caisse de retraies de la ville. L’octroi était une taxe perçue par les communes, sur certaines denrées, à leur entrée dans la ville. L’octroi a été supprimé en 1948.
Auguste est né à Blois, le 3 septembre 1845, fils de Michel Roulevin, jardinier, et de Madeleine Justine Parreau. Il est cordonnier, âgé de vingt-et-un ans, lorsqu’il épouse, le 27 octobre 1866, à Blois, Caroline Désirée Garnier, couturière âgée de vingt-quatre ans.
Le couple s’installe aux Hautes Granges où naît Augustine, le 14 juillet 1867, suivie de Caroline Ernestine, le 9 mai 1868, qui décède le lendemain. Ils quittent les Granges pour s’installer en centre-ville, 35 rue Porte-Chartaine, où naît Pierre Auguste, le 23 octobre 1871. Un saut de puce et ils vivent au 28 rue Beauvoir, où nait Marguerite, le 13 septembre 1875, puis au 26 de la même rue, où naît René Antonin, le 24 avril 1877. La famille retourne s’installer dans les Hautes Granges, au numéro 68, où naît Ferdinand Joseph, le 10 septembre 1883. Leur fils Pierre Auguste, apprenti ferblantier, y décède, le 13 mai 1887, à l’âge de quinze ans. La famille va alors s’installer en bord de la Loire, levée des Tuileries, où décède, Ferdinand Joseph, dix-sept ans, employé, le 22 octobre 1900.
Auguste est nommé à l’octroi de Blois le 8 février 1886, d’abord comme ambulant de 2ème classe, puis de 1ère classe le 1er août 1888, et enfin receveur de 4ème classe le 8 août 1889. Le 8 novembre 1910, il fait une demande de retraite, se trouvant dans l’impossibilité de continuer son service, pour cause de santé. Il demande une retraite proportionnelle. C’est le docteur Paterne qui a rédigé le certificat médical joint à sa demande (manquant dans le dossier). Le jour de sa demande de retraite, il compte vingt-quatre ans neuf mois de service, durant lequel il a reçu un traitement moyen de 1141.66 francs, les six dernières années. Le calcul de sa retraite se fait sur la base de :
Pour 24 ans : 24 x (1141.66/60) = 456.72 francs
Pour 9 mois : (9/12) x (1141.66/60) = 14.22 francs (en fait 14.27, erreur de la part du comptable qui permet de gagner un franc à la caisse de retraite)
Ce qui fait un total de 470.94 francs sauf que les fractions sont négligées au profit de la caisse de retraite. La retraite va donc s’élever à 470 francs.
Donc la retraite = (salaire/60) x nombre d’années de travail. Le calcul est simple.
Auguste décède le 9 novembre 1911, à Blois, chez son fils, René Roulevin, trente-quatre ans, cordonnier, 44 rue des écoles. Il n’aura pas profité longtemps de sa retraite. Il a soixante-six ans
A la demande de sa veuve, le préfet, suivant la délibération du conseil municipal, lui accorde la réversibilité. Sa pension annuelle et viagère s’élève à 235 francs, soit la moitié de la retraite de son défunt mari.