Dans la moisson copieuse de vendredi aux archives départementales, il y avait des documents sur la libération de Blois, le 1er septembre 1944 et sur les jours qui ont précédé.
Il y avait des photos, des journaux relatant la libération de la ville et un texte dactylographié corrigeant certains de ces articles. Une mine de renseignements. Je regrette de ne pas avoir eu le temps de tout photographier, mais j’ai la cote alors… je sais où trouver la suite. André Jarrigeon, journaliste, a relaté les évènements tels qu’ils lui ont été transmis par les lecteurs du journal, la Nouvelle République.
En ce jour de commémoration de la fin de la seconde guerre mondiale, j’ai choisi de citer les noms des civils décédés lors de la libération de Blois, cités dans les articles que j’ai photographiés.
Le jeudi 17 août 1944, les allemands arrêtent sans explication ni motif apparent, sept habitants de Vienne qui sont réunis chez M. Benoiton, en Bas-Rivière. Ils sont relâchés peu après, sauf deux frères, Guy et Albert Albertin, respectivement âgés de vingt-trois et dix-neuf ans. Malgré les démarches de leurs parents, les allemands nient savoir ce qu’ils sont devenus. Leurs corps seront retrouvés dans la fosse d’aisance du château de Saint-Gervais, après le départ des allemands.
Le 24 août, les obus tombent de partout. Vers l’Eperon, une femme est tuée (pas de nom), rue Bertheau, le père des deux jeunes Albertin est tué sous les yeux de sa femme et Chéron, couvreur, Chaussard, représentant, et sa femme, sont blessés. Parault, employé des P.T.T est blessé rue du Puits-Neuf. Un F.F.I., Jacques Touzay, est blessé sur le Mail.
La ville est coupée en deux par la Loire : rive droite, les américains sont là, rive gauche, ce sont les allemands. Une arche du pont a été détruite pour empêcher le passage des alliés. Les allemands tirent vers l’autre rive tout en maintenant les habitants de la rive gauche enfermés chez eux.
Le 25 août, au carrefour de la rue des Trois-Marchands et de la rue du Foix, un civil est tué et un autre blessé (pas de nom).
Le 26 août, Jacques Casamajou, quarante-six ans, cultivateur à Villerable, est tué au carrefour du pont.
Le 27 août, Mohamed Zemirli, quarante-quatre ans, manoeuvre, algérien est mortellement blessé sur le Mail.
Le 28 août, un camion de ravitaillement ayant pris une mauvaise direction, se retrouve sous les tirs allemands. Le chauffeur et un des passagers sont tués, un troisième homme est blessé, évacué avec difficulté par les gardiens de la paix.
Le 29 août, rue des Ecuries du Roi, madame veuve Cauffour, née Imbert, demeurant rue Jacques Gabriel, est tuée.
Le 30 août, c’est madame veuve Demimuid, soixante-neuf ans, qui est tuée rue du Haut-bourg alors qu’elle ouvre les fenêtres de son appartement.
Le 1er septembre, les allemands sont partis, Blois est libérée.
Du 15 au 17 juin 1940, l’aviation allemande bombarda la ville, ce qui causa la destruction de 337 immeubles, en particulier dans les quartiers anciens, et fit plus de 230 victimes. L’hôtel de ville. Vers la gauche l’ancien hôtel d’Angleterre et la Banque régionale de l’Ouest. Juin 1940.