Avant, la réponse aurait été simple. Oui, il faut avoir vos propres bases de données, à commencer par l’état civil et les registres paroissiaux. Pourquoi ? Parce qu’avant, il n’y avait pas internet.
Tous les dépouillements que nous faisions, les actes que nous lisions, devaient être intégrés dans des bases de données, pour nous permettre de travailler, de garder une trace avec accès facile de nos dépouillement. C’est un refrain que je radotais souvent auprès de mes élèves : si vous n’avez pas de travail, faites des bases de données. Non seulement cela vous occupe, mais en plus, cela vous permet de continuer à travailler la paléographie et à vous constituer une base de travail.
Et aujourd’hui ? Je ne radote plus sur ce sujet. Entre Geneabank, Filae, Geneanet et les centaines de bases de données d’état civil et de registres paroissiaux qui sont en ligne, dépouiller ces documents est devenu une perte de temps pour nous.
La réponse a donc changé légèrement. Continuez à faire des bases de données, mais faites des bases de données intelligentes. Ne dépouillez pas des documents que les cercles généalogiques vont dépouiller ou sont en train de dépouiller. Ils sont plus nombreux que vous et vont donc plus vite.
Cela exclut les contrats de mariage pour la très grande majorité des cercles, et les feuillets matricules qui sont en cours d’indexation. Certains cercles vont très loin en dépouillant des documents divers, comme celui du Finistère qui dépouille les décrets de mariage et les tutelles.
Ciblez bien le type de document tout en gardant à l’esprit son utilité. Il faut que ce dépouillement puisse est utile, à vous et aux autres si vous voulez le mettre en vente.
Un fois choisi ce que vous voulez mettre en base de données, il ne reste plus qu’à travailler. Comment ? Avec un logiciel de base de données. Il doit être pratique et facile à utiliser. Si vous devez vous prendre la tête avec, vous rechignerez à le travailler et vous finirez pas laisser tomber.
Perso, j’utilise Nimegue, un petit bijou créé par un généalogiste pour les généalogistes. En plus il est gratuit.
Evidemment, il est principalement fait pour les BMS-NMD, mais on peut aussi y intégrer les actes divers. Et là, j’adapte le logiciel à la base que je crée.
Nimegue, pour ceux qui ne le connaissent pas, est un logiciel qui fonctionne par date, par commune et par type d’acte. Il n’y a pas de lien entre les fiches créées. Face à votre document à saisir, vous devez déterminer la commune qui est concernée, la date de l’acte et l’acte lui-même. Et encore, question date, l’année seule suffit.
C’est facile lorsque plusieurs documents concernent la même commune. Cela devient compliqué lorsque beaucoup de documents concernent des communes différentes. En clair, vous risquez de vous retrouver avec des milliers de communes n’ayant qu’un acte de saisi.
Alors j’adapte l’utilisation du logiciel au document que je dépouille. Je crée des communes qui n’en sont pas.
Imaginez un registre d’hôpital durant la guerre (n’importe quelle guerre). Les blessés et malades viennent de toute la France voire au-delà. Je pourrais saisir le registre dans la commune de l’hôpital. Je préfère créer la commune “Hôpital” dans laquelle je peux saisir tous les documents de tous les hôpitaux que je dépouille. La commune sera indiquée dans la case libre à côté de la cote du document.
Imaginez les documents militaires de la série R. Il y a de tout dedans. Comment rattacher un document à une commune lorsqu’il s’agit d’un document de la préfecture. Je pourrais le rattacher à la ville préfecture mais je préfère créer la ville “14-18”, la ville “guerre de 1870”, la ville “guerre de Crimée” et y intégrer tous les documents qui sont concernés par ces guerres. Justement, la guerre de Crimée, un bon exemple : je n’ai pas toujours de ville, j’ai des champs de bataille, parfois des noms de navire. Avec la commune “guerre de Crimée”, je ne perds plus mon temps à chercher dans quelle ville je vais saisir le document.
Résultat, gain de temps dans la saisie, allègement de ma base de données en terme de nombre de villes et rapidité d’accès aux données en fonction de leur catégorie.
Non, les bases de données ne sont pas devenues inutiles. Elles sont même encore plus d’actualité pour les généalogistes professionnels, car elles sont une partie de leur patrimoine. Il faut juste les adapter à notre monde qui bouge sans cesse. Le monde de la généalogie.