Les femmes ont toujours eu un statut à part pour la loi française, la loi des hommes. Et certaines de ces lois défient la logique.
Saviez-vous qu’une femme célibataire qui met au monde un enfant, n’est pas sa mère, aux yeux de la loi, même si elle est nommée avec précision dans l’acte de naissance ? Elle ne le devient que si elle le reconnaît.
Saviez-vous qu’une femme française qui épouse un étranger, perd sa nationalité française ?
Saviez-vous qu’en cas de décès de ce mari étranger, elle doit faire une demande de “naturalisation” pour retrouver son statut de française ?
Saviez-vous qu’une femme devient le tuteur naturel de ses enfants mineurs au décès de son mari ? Mais qu’elle perd cette tutelle si elle se remarie ?
Saviez-vous qu’un enfant né d’une femme mariée est systématiquement attribué au mari, même s’il est porté disparu depuis dix ans, même s’il est interné en hôpital psychiatrique ou en prison ?
Saviez-vous que, pour pouvoir porter le nom de son vrai père, un enfant adultérin (mère mariée) doit être né de mère inconnue ?
Tout cela était vrai au XIXe et début du XXe. Petit à petit, les lois ont rectifié ces “erreurs” et accordé plus de droits aux femmes.
Mais je reconnais que ces lois injustes, nous ont donné des documents à consulter aux archives riches en histoires familiales.
C’est quelque part à cause de tout cela qu’en demandant innocemment à la mairie du 5e arrdt de Paris l’acte de naissance en 1907 de Jeanne Raymonde C. fille de Kléber C et Marie D, j’ai découvert un loup dans le potage : l’enfant avait été déclaré de père et mère inconnus et sous un faux nom inventé par l’officier d’état-civil. Après une sérieuse enquête policière, j’ai réussi à reconstituer le fil : au moment de sa naissance sa mère biologique était mariée avec un quincailler d’une ville de banlieue qu’elle avait quitté pour un amant nommé Kléber C. Ce dernier, célibataire a finalement reconnu sa fille en mairie lorsqu’elle avait 2 mois, mais pas la mère qui était toujours mariée. Elle a obtenu le divorce en 1908. Les deux amants se sont finalement mariés en 1910, mais n’ont pas légitimé l’enfant au cours de la cérémonie de mariage. La maman est retournée le lendemain à la mairie pour enfin reconnaître sa fille, qui allait bientôt fêter ses trois ans !
ça sent bon le secret de famille