A quoi sert un généalogiste professionnel ?

homme avec attache-case

Chronique d’antan a clairement et simplement posé la question : A quoi sert un généalogiste professionnel ? 

Recourir à un professionnel, pourquoi pas … mais pourquoi faire

Pour moi, comme pour la majorité des généalogistes, la généalogie est un loisir, juste un loisir, au même titre que le jardinage, le cinéma, la pratique d’un sport ou le tricot. Pour d’autres, c’est une profession, choisie par passion, mais dont la pratique doit aussi leur permettre de nourrir leur famille.

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Seulement son raisonnement est en partie erroné. Probablement parce que le métier en lui-même lui est méconnu.

Mais commençons par le commencement. Comment devient-on généalogiste professionnel. A quelques exceptions près, un généalogiste professionnel est d’abord un généalogiste amateur. Il a “fait” sa généalogie et il a tellement aimé cela qu’il s’est mis aussi à faire celle des autres : celle des membres rapportés de sa famille pour commencer (belle-soeur et beau-frère, gendre et brue), celle d’amis proches puis celle de connaissances. Le bouche à oreille fonctionne très bien tant que c’est gratuit.

Un jour, il réalise que cela l’occupe à temps plein et qu’il y a des personnes qui veulent leur généalogie sans avoir à “faire” leur généalogie. Peut-être même que certains cités plus haut lui ont offert au moins les remboursements de frais, parfois même plus, conscients du travail demandé.

Effectivement, il y a beaucoup de personnes, non amateurs, qui souhaitent connaître leurs origines. Et comme la profession n’est pas réglementée, il n’en faut pas plus pour se lancer…………………. sauf que le métier de généalogiste est bien plus complexe.

La recherche simple en généalogie (remplir les cases de noms et de dates) ne fait quasiment plus partie de notre activité.

Etre généalogiste aujourd’hui, familiale bien sur, c’est répondre à des questions précises.

Et une bonne partie de ces questions porte sur le foncier : l’origine de propriété, pendant foncier de la généalogie, ne manque pas de potentiel mais les questions de droit sont bien plus actuelles : droits de passage, chemins mitoyens, droit d’usage font partie de la panoplie des jugements qui encombrent les tribunaux et ni les avocats ni les notaires ni les propriétaires ne savent où chercher les preuves dont ils ont besoin.

La psychogénéalogie est également un moteur de plus en plus important de la profession. Nous ne sommes pas psychologues mais nous savons où chercher pour trouver les secrets de famille. Et sans l’aspect psy, certains clients veulent tout simplement savoir si les histoires racontées ou les documents trouvés après le décès d’un proche sont vrais et quels sont leurs origines.

Nous avons également comme client des historiens pour lesquels nous jouons le rôle de sapeurs……… nous déblayons la montagne de documents pour trouver celui qu’ils veulent mais qu’ils n’ont pas le temps de chercher.

Nous travaillons aussi pour la science, dans le cas de la recherche sur des maladies héréditaires pour reconstituer les familles : trouver le cas 0 et rechercher ses descendants.

Plus généralement, nous servons de passerelle aux généalogistes amateurs pour qu’ils puissent traverser les lacunes de leurs archives, débloquer des recherches, leur donner de nouvelles pistes. Nous leur complétons leur généalogie en leur offrant l’accès à des sources ignorées d’eux.

Les sujets ne manquent pas……………. on m’a même demandé un jour de reconstituer l’historique………….. d’une voiture.

Tout est possible en généalogie.

N’oublions pas tous ceux qui, trop âgés, malades ou occupés, ne peuvent se déplacer pour faire leurs recherches.

Pourquoi devraient-ils être privés de leur histoire ?

Ces clients là sont bien souvent acteurs de la recherche. Ils nous orientent au fur et à mesure de nos découvertes. “pourriez-vous plutôt travailler sur la branche Gontier le prochaine fois ? J’ai vu que le père était garde-champêtre, il y a des choses à chercher peut-être ?” ou “Vous m’avez dit que l’arrière-grand-oncle Jules était mort en Algérie pendant son service militaire, c’était une bataille ? laquelle ? qui a participé ?”………………. ils attendent avec impatience les réponses pour pouvoir poser d’autres questions. Ils participent activement à la recherche de leur histoire.

Mais pour pouvoir répondre à toutes ces questions, il faut en avoir les connaissances et malheureusement, bien des généalogistes amateurs nouvellement installés comme pro se rendent comptent qu’il leur manque ces connaissances. Sans compter ceux qui veulent exercer sans se déplacer, en travaillent uniquement par internet. Désolée mais cela, ce n’est pas du boulot de pro.

J’arrête, ceci est un autre débat.

En tous cas, je suis contente que chronique d’antan ait abordé le sujet.

 

Christine LESCENE
Christine LESCENE

Généalogiste professionnelle depuis 1993 - formatrice en généalogie professionnelle depuis 1995 - Généa bloggeuse depuis 2008

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4 commentaires

  1. Rebonjour Christine Bon j’ai lu votre article, et je vois bien que vous travaillez sur de nombreux sujets différents, mais je ne comprends pas en quoi mon raisonnement est partiellement erronné. Je vois que vous faites beaucoup de formation, y compris de la formation à distance, j’avais déjà étudié votre offre et j’hésite à y recourir. Je crois beaucoup au fait que le généalogiste peut dispenser une vraie formation, parce qu’il y a beaucoup de choses que soit on ne comprendra jamais en travaillant seul, soit dont l’acquisition va prendre trop de temps. Mais surtout, qu’est ce qui me permet de savoir que tel ou tel généalogiste qui s’est installé en tant que professionnel a les compétences pour répondre justement et clairement à ce que je lui demande ? Cordialement Brigitte

  2. Légèrement erroné parce que vous partiez du principe, du moins c’est ce que j’ai compris, que le client est généalogiste amateur. La question était donc pour un généalogiste amateur, quel intérêt de faire travailler un généalogiste professionnel. Sauf que les généalogistes amateurs ne constituent qu’une partie de notre clientèle. Pour la formation, je vais peut-être vous surprendre (ou scier la branche sur laquelle je suis assise) mais une formation n’est pas une obligation pour progresser. Lorsque vous voulez apprendre, posez-vous la question : comment est-ce que je veux apprendre ? Certains ont besoin d’être guidés, suivis pas à pas, d’autres ont juste besoin des clés mais veulent ouvrir eux-mêmes les portes et d’autres encore veulent découvrir tout seul. Tout dépend de son tempérament. Si vous décidez de suivre une formation, faites bien attention à ce que cette formation corresponde réellement à ce que vous voulez. Bien souvent je dois modifier entièrement un programme de formation parce qu’il ne convient pas à un élève (son but, ses connaissances). C’est l’avantage de faire des formations sur mesure et la raison pour laquelle je refuse de former plus de trois personnes à la fois. Faire du chiffre ne m’intéresse pas, ce que je veux, c’est que l’élève reparte avec au moins ce qu’il cherchait et même plus. Elève heureux, prof heureux !! Pour votre dernière interrogation, je n’ai pas de réponse. Malheureusement, on ne sait que l’on a affaire à une personne incompétente qu’une fois les dégâts commis et parfois, on ne le sait même pas parce que l’on prend pour acquis le travail fourni. Lorsque l’on est déjà généalogiste comme vous, si vous devez faire appel à un généalogiste professionnel, soyez très précis et exigeant. Vous voulez la réponse à une question précise : il peut ou il ne peut pas ? Si il peut, il doit vous fournir toutes les preuves et s’il ne trouve pas, il doit également en fournir la preuve. Ce sont là les seules garanties que le travail a été fait et bien fait.

  3. Bonjour Christine, Je fais partie des exceptions. Généalogiste amateur avant d’être pro, je me suis intéressé exclusivement à ma généalogie. Je n’en ai jamais fait en tant qu’amateur pour d’autres. Par contre je suis parti étudier : les archives, l’histoire, l’ethnologie de la famille, la gestion, la sociologie. De même, nous n’avons pas le même coeur de cible. Pas de recherche pour la science, pas non plus de droits de passage, de chemins mitoyens, pas d’historien dans ma clientèle. Pas non plus de psycho-généalogie. Par contre des généalogistes ou des personnes intéressées par celle-ci. Et de nombreuses possibilités à leur proposer, à mettre en place. Un Français sur 10 est intéressé par la généalogie. Cela en fait du monde à aller chercher et à ne pas négliger.

  4. Bonjour Stéphane, Je viens de lire votre commentaire que je trouve juste… Par contre, qu’avez-vous comme propositions à faire pour une personne qui ne cherche que de la généalogie ? En effet, sur ce terrain là, je ne vous suis pas, ou bien, je n’ai pas vraiment compris… ce qui reste possible Si je vous demande une généalogie familiale, quels documents me proposez-vous ? D’autre part, je pense, comme Christine, que le petit “plus” d’une généalogie est le petit acte que l’amateur ou le novice n’aurait jamais trouvé sauf, souvent, par hasard…

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