Pour la troisième semaine du mois geneatech, il faut parler d’une découverte qui n’aurait pas pu être faite sans aller aux archives. Dans mon cas, le sujet est quasi impossible à choisir, puisque, de part mon métier de généalogiste familiale, je ne fais que cela, des découvertes aux archives.
Je pourrais parler de mes arrières-x-grands-parents, François Le Tual et Françoise Quintin, morts le même jour à la même heure. Sans les archives, je n’aurais pas pu savoir qu’ils s’étaient noyés avec d’autres personnes lors du chavirage de leur bateau. Mais j’ai déjà écrit sur le sujet.
J’en profite, aujourd’hui, pour cumuler d’une part, mon défi généathème de janvier (les dimanches de ma généalogie) et le généathème de février : l’insolite. Je vais donc vous parler de François et Françoise, François Le Tual et Françoise Quintin, mes ancêtres 40 et 41.
Sans les archives, je n’aurais pas pu écrire mes articles du challenge AZ, ni d’autres challenges d’ailleurs.
Cet article, aujourd’hui, est quasiment impossible à écrire, ou plutôt, il en faudrait des milliers.
Par contre, ce que je peux dire, c’est qu’il est pratiquement impossible de faire des découvertes, aux archives, si vous ne connaissez pas ce qui peut y être trouvé.
Vous pouvez aller aux archives tous les jours, si vous n’avez pas la curiosité de chercher ailleurs, si vous vous contentez de ce que vous connaissez déjà, vous passerez à côté de pleins d’histoires concernant vos ancêtres, leurs communes, leurs époques.
Peut-être découvrirez-vous l’intérieur d’un ancêtre à travers son inventaire après décès, parce que les actes notariés sont relativement connus, mais vous passerez à côté du juge de paix passant près du lit où repose le cadavre de votre ancêtre, pour poser des petites bandes de papier à celer à la cire, sur les montants de son armoire, afin d’en protéger le continu.
Vous trouverez certainement le feuillet matricule de votre arrière-grand-père, peut-être même en ligne, mais vous ne saurez pas qu’il savait faire du vélocipède et qu’il élevait des pigeons.
Vous ne saurez pas que l’arrière-grand-mère a perdu ses droits sur ses enfants en se remariant, et qu’elle a dû convoquer un conseil de famille pour pouvoir les récupérer.
Vous ne saurez pas que la grange de votre ancêtre numéro 46 a brûlé une nuit, parce que le berger s’est endormi ivre mort avec sa chandelle allumée et que tous les habitants du village et des villages alentours ont lutté toute la nuit pour empêcher le feu d’atteindre et détruire la ferme où vivait toute la famille.
Vous ne saurez pas que la grand-mère 29 indiquée décédée chez elle, est en réalité morte d’une crise d’apoplexie en rentrant du marché, sur la route, et qu’elle a été retrouvée une heure plus tard par des enfants se rendaient au moulin.
Et je pourrais continuer ainsi sans fin.
Aux archives se trouve la vie de vos ancêtres. Pas uniquement leur naissance, leur mariage, leur mort, mais bien plus de choses, qui en font des êtres qui ont vécu, respiré, rit, aimé, pleuré, souffert.
Mais tous ces détails, ces évènements, pour les trouver, il faut les chercher et surtout, savoir où les chercher. Ce n’est pas immédiat, ni presse-bouton.
Il faut compulser des liasses et des liasses de documents. Il faut de la patience, de l’envie, et, je l’avoue, parfois, de la chance.
Sans les archives, mon métier n’existerait pas et, s’il n’y avait que les accès en ligne à l’état civil, je ne voudrais plus l’exercer.
Et pourtant, bien que cela fasse près de trente ans que j’exerce, j’ai l’impression de n’avoir fait qu’effleurer la somme de tout ce que les archives peuvent apporter.
Je peux le dire et le crier bien fort : Archives, je vous aime.