Dimanche 8 décembre 1737, Pierre Pesson à trente-trois ans.
Cela fait huit ans qu’il a épousé Marguerite Fildelin, et aujourd’hui, il se rend à l’église pour faire baptiser leur fille, Marie Susanne, née la veille.
Avant ce jour, il est allé six fois à l’église pour faire baptiser ses enfants, et il y est retourné à quatre reprises pour leur enterrement.
Aujourd’hui, Marguerite, cinq ans, et Marie Maguerite, trois ans, sont à la maison avec leur mère, seuls enfants ayant survécu, pour l’instant.
Pierre espère que la petite Marie Susanne vive ; que cette sinistre fatalité familiale cesse enfin.
Des six enfants que ses parents ont eus, seuls sa sœur aînée, Marie, et lui, ont atteint l’âge adulte.
Aujourd’hui, c’est le mari de sa sœur Marie, Jean Coursault, qui sera le parrain de la petite.
Ce qu’ignore Pierre, c’est que Marie Suzanne va vivre jusqu’à soixante-dix-neuf ans.