Calendrier de l’Avent – jour 21 et le permis de Jeanne
Dans ma boîte à malice, il n’y a pas que des trésors achetés à l’aveugle. Il y a également quelques rares documents familiaux. Celui du jour est un permis de conduire international, délivré le 9 août 1934, à Bayonne, à ma grand-tante Jeanne.
Dans la famille, c’était un sacré phénomène Jeanne. Pour certains qui l’admiraient sans restriction, elle était l’icone familiale. Pour d’autres, au jugement plus « détaché », elle était un exemple à ne surtout pas suivre. J’avoue être dans la seconde catégorie.
J’ai eu l’occasion de la rencontrer sur la fin de sa vie. J’étais une petite fille, elle une vieille dame que les enfants n’avaient jamais intéressée.
Née à une autre époque, je pense qu’elle aurait fait des études. Mais, de son temps, fille de chauffeur aux Chargeurs Réunis, de la diaspora bretonne installée au Havre, pour quitter son milieu, il valait mieux faire un beau mariage. Pauvre grand tonton, s’il avait su !!
La vie de Jeanne
Donc Jeanne, fille aînée d’un breton des Côtes-d’Armor et d’une bretonne du Finistère, a fait un beau mariage. Sur la fin de la Grande guerre, elle a épousé un membre des l’armée belge réfugiée au Havre, Marcel Berckmans, architecte géomètre, le 14 août 1918. Le même jour, d’ailleurs, sa cousine, Marie Hyacinthe Jeanne Le Tual, a épousé un autre officier belge, Erasme Philippe Vandamme.
Un fils naîtra l’année suivante, qui sera sa seule et unique concession à la descendance de son mari.
Mais revenons au permis de conduire. Le couple est parti s’installer à Bidard, au Pays basque, où Marcel a développé son activité professionnelle. La vie était belle alors.
Jeanne va largement en profiter. Elle va apprendre à conduire, chose peu courante pour les femmes, en ces temps patriarcaux.
Comment son permis a-t-il fini dans ma boîte à malice ? Je l’ignore, mais si un de ses petits-enfants veut le récupérer, il lui suffit de le demander.