D comme les Deux jambes coupées de Louis Blanchard

Blois - la Gare

Le 28 octobre 1856, à 11 heures 10 du matin, le train de marchandise n°161 arrive de Paris en gare de Blois. Il est séparé en deux pour y insérer un nouveau wagon. La plus grande partie du train reste en dehors de la gare, pendant que la tête est envoyée faire le plein d’eau.

Pendant ce temps, le wagon qui doit être rajouté se trouve au milieu de la gare. Il est manœuvré par plusieurs hommes d’équipe qui le poussent à la force des bras, tout en marchant sur le cordon du trottoir.

Au moment où le wagon est presque à la place qui lui a été assignée, la partie du train attachée à la locomotive manœuvre pour rejoindre la tête du convoi et heurte le wagon. Bien que la vitesse soit très modérée, la secousse est suffisamment forte pour faire perdre l’équilibre à l’un des hommes d’équipe qui pousse le wagon, Louis Blanchard.

Ce dernier tombe malheureusement sur la voie, le corps entre les deux rails et les jambes sur le rail côté ville, qui sont broyées par le wagon.

Crosnier, le conducteur du train qui se trouvait avec la victime juste avant l’accident. Le voyant tomber, il a eu le réflexe de le retenir en agrippant sa blouse, mais le tissu a cédé et lui est resté dans la main.

Le pauvre Louis Blanchard, malgré la gravité de ses blessures, n’a pas perdu connaissance et il raconte lui-même, à la police, les circonstances de l’accident, avant d’être transporté à l’Hôtel-Dieu. Les chirurgiens ne peuvent sauver ses jambes, broyées par le train et doivent l’amputer.

Cela fait à peine un mois qu’il travaille comme auxiliaire aux chemins de fer. Né à Villerbon le 7 mai 1814, il est marié et à un enfant en bas-âge. Tous les témoignages indiquent que c’est un homme de très bonne conduite et de bonne moralité.

L’accident, qui sera attribué à la fatalité, a eu lieu devant la gare des voyageurs, en face des portes de la salle des voyageurs qui ont assisté à l’horrible spectacle.

Le pauvre Louis ne survivra pas longtemps à l’amputation. Il décède le 6 novembre, à quatre heures du soir, à l’hospice civil. Il laisse une veuve, Marguerite Monique Lesourd, âgée de trente-cinq ans, et une petite fille, Clémence Désirée, âgée de huit ans.

Sa femme ne se remariera pas. Elle décèdera à l’âge de quatre-vingt-onze ans, le 30 octobre 1912, à la Chaussée-Saint-Victor, où elle vit avec sa fille et son gendre.

Christine LESCENE
Christine LESCENE

Généalogiste professionnelle depuis 1993 - formatrice en généalogie professionnelle depuis 1995 - Généa bloggeuse depuis 2008

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