En vingt-trois ans de carrière, j’ai eu toutes sortes de demandes de recherches. Évidemment, la très grande majorité concernait la généalogie d’une famille ou d’une demeure sur des périodes plus ou moins étendues.
Mais une minorité de demandes m’ont été faites d’un genre différent. Je dois reconnaître qu’à la lecture du courrier du client, j’ai parfois eu un “bug” ……….. relire la lettre pour être sure d’avoir bien lu et bien compris ………….. et un intense réflexion : “comment faire la recherche ?” et surtout “est-ce que j’accepte de faire cette recherche ?”
Et même dans les recherches généalogiques “normales”, j’ai parfois eu des arrêts de réflexion sur la volonté du client.
On a coutume de dire que le client est roi, cela ne veut pas dire que ses volontés ne nous surprennent pas et que nous restons impassibles devant leurs choix. Pour ma part, j’ai été perplexe, cela m’a fait sourire, rire ou révolté suivant les cas et il m’est arrivé de refuser des recherches pour ces raisons.
A l’heure où je trie et détruis mes dossiers, je retrouve ces anecdotes et j’en souris encore.
Prenons les généalogies “normales”, je revois mon temps d’arrêt face au client qui me commande une ascendance en ligne directe. Évidemment, pour moi, une telle recherche concerne le couple et si l’homme est le point central de la recherche, son histoire est incomplète si je ne recherche pas ses épouses. Évident pour moi mais pas pour le client : “inutile de me mettre leurs femmes, elles n’ont aucun intérêt pour moi !!!” Ok……… le client est roi mais sans les femmes, il ne serait pas là !!
Je passe sur ceux qui voulaient que je les rattache à telle ou telle roi, à ceux qui voulaient absolument que leur ancêtre né naturel soit le fils du noble local. Je ne choisis pas où me mène la recherche.
Je me rappelle ceux qui avaient d’abord fait appel à un autre généalogiste et qui me confiaient la suite de leurs recherches (nombreux ceux-là). Une fois en possession du travail déjà fait, j’ai souvent halluciné devant les erreurs grossières de recherche (marier des morts et les faire se reproduire ne leur fait pas peur, sans compter les homonymes choisis qui donnent une direction erronées à la généalogie), des présentations lamentables et des analyses absentes. Renseignement pris sur le collègue si mauvais, je n’avais aucune surprise à découvrir qu’il s’agissait de tout sauf de professionnels : pas d’inscription à l’URSSAF. Ces personnes jouaient, jouent encore, sur l’ambiguité de l’appellation : “je suis généalogiste” ……….. mais pas professionnel et pourtant je me fais payer.
Je revois le client tout fier d’avoir tout sa généalogie faite mais sans les actes. Ce fut mon travail durant plusieurs semaines : aller de mairie en mairie pour les photographier (les archives n’étaient pas encore en ligne). Plus de la moitié des dates étaient fausses et j’ai découvert ensuite que cette généalogie avait été trouvée sur internet !!! on ne le dira jamais assez : internet c’est un outil mais ce qui y est trouvé doit être vérifié.
Quand aux demandes “spéciales”, j’en citerai deux qui m’ont donné du fil à retordre : retrouver les propriétaires successifs d’une……… voiture grâce à une simple photo en noir et blanc et retrouver les propriétaires successifs d’un tableau du XVIe siècle.
La monotonie, connais pas !!!!
Bonjour, que pensez-vous des « épitaphes » ? Ces données sont-elles fiables selon vous ? Dans ma généalogie perso, j’en ai trouvé une qui me pose problème. Vous comprendrez tout en allant sur cet article http://gw.geneanet.org/jbaillon_w?lang=fr&pz=valerie&nz=baillon&ocz=0&m=NOTES&f=une-ascendance-royale (voir notamment les sources utilisées). Pensez-vous que cette épitaphe ait pu être un « bricolage » comme le croient plusieurs historiens consultés ? . Merci et bravo pour votre site que je viens de découvrir.. ☺
oh la !!! la noblesse !!! pas simple avec toutes les fausses branches créées au XIXe pour se rattacher à la royauté !! J’ai fait cette chasse au dahu il y a un certain temps pour au final prouver que non, les liens n’étaient pas bons. La preuve par l’acte, il n’y a que cela de vrai mais pour trouver l’acte qui le prouve !!! Mais là, c’est différent, vous êtes sur une période plus ancienne où il ne fait pas bon s’approprier la filiation sans preuve. Par contre, vos sources sont toutes littéraires. Avez-vous consulté le cabinet des titres à la bibliothèque nationale ? La BNF a publié lors du challenge AZ cet article http://blog.bnf.fr/gallica/index.php/2015/06/03/c-comme-cabinet-des-titres/ Si les périodes concernées sont plus récentes, la filiation, elle, remonte loin. En généalogie, c’est une règle (encore une), redescendre pour mieux remonter. La traque n’est pas encore finie….. bon courage et bonne chasse