C’est le petit casse-tête du jour avec l’élève martyr de la semaine (bon retour dans l’Allier Cyrille).
L’enquête sur la vie d’un poilu mort pour la France nous indique que ce brave Paul Joseph Deniau, quarante-et-un ans, décédé des suites de ses blessures à Carancy (Pas-de-Calais), laisse derrière lui une veuve, Georgette et trois enfants dont l’aîné a seize ans et le plus jeune, cinq ans.
Pour “étoffer” cela, nous cherchons dans les dossiers de 14-18, si sa femme vit toujours dans la commune de Saint Amand lors du recensement des veuves de guerre. Non !! mais nous la trouvons à Saint Arnoult, sa commune natale et là, surprise, nous apprenons qu’elle est remariée avec Alexandre Moyer et au crayon de papier, en dessous, figure la mention “divorcée”.
Recherche suivante : le remariage de Georgette, mais sur son acte de naissance, aucune mention d’un second mariage ni d’un divorce.
Peut-être que ces mentions sont sur l’acte de naissance d’Alexandre Moyer sauf que, nous n’avons pas sa date de naissance donc… avec un peu de chance, vu la période, il a peut-être fait la guerre et si c’est le cas, il a survécu peut-être assez longtemps pour que sa carte d’ancien combattant soit aux AD. Effectivement, il y a bien un Alexandre Moyer, ancien combattant, domicilié à Saint Arnoult.
Est-ce le notre ? Son acte de naissance dit “oui” car il y a bien une mention marginale de mariage avec Georgette (il y en a même deux !! probablement celle oubliée sur l’acte de naissance de Georgette)…….. mais pas de mention de divorce. Ils se sont mariés le 15 juin 1921 à Saint Arnoult.
On continue la recherche. Quand ce divorce a-t-il été prononcé ? Impossible de se fier au tribunal de Vendôme. Ses archives ont été détruites durant la dernière guerre.
Les recensements ne nous aident pas plus car ni en 1921 (pas encore mariés) ni en 1926, ils ne vivent ensemble.
C’est le défi du jour, trouver la trace de ce divorce aux AD. Car évidemment, en mairie, on aurait la réponse toute suite (ou pas vu l’absence de mentions marginales sur les actes de naissance !!).
A part la mention marginale de mariage sur l’acte de naissance d’Alexandre, nous n’avons pas d’autres preuves de ce mariage.
Peut-être dans la déclaration de succession de Georgette ? Non, elle n’a pas de DS et sur la table, elle est indiquée veuve Deniau.
Elle est décédée le 1 janvier 1956 et ……….. Alexandre est décédé le 6 du même mois. Par contre, sur sa table à lui, il est bien indiqué “divorcé de Georgette Moreau”, et pas au crayon de papier. Mais dans sa succession, rien, il est indiqué célibataire donc toujours pas de date de divorce !!!
Qu’est-ce qu’il nous reste comme piste ? Les enfants mineurs de Georgette. En se mariant, elle en perd la tutelle donc…. nous voilà parti dans les tutelles et effectivement, elle est maintenue dans sa tutelle le 9 juin 1921 et son futur mari devient co-tuteur.
Logiquement, si elle divorce, il doit y avoir un nouveau conseil de famille. Sauf que le conseil suivant, le 7 octobre 1926, est pour remplacer le subrogé-tuteur décédé et là, elle est indiquée veuve Deniau. Exit le nouveau mari qui n’est mentionné nul part.
Ce divorce commence à nous rendre chèvres.
Il va falloir attendre d’avoir vu le mariage…………… suite au prochain numéro.
Tout ça pour quoi ? Pour se rendre compte qu’en faisant une recherche basique de généalogie, il n’y a pas moyen de savoir que Georgette s’est remariée et qu’elle a divorcé. Une sacré tranche de vie à côté de laquelle il est facile de passer.