Aujourd’hui, c’est un billet d’humeur…………. mauvaise humeur bien sur !!!
Je suis généalogiste professionnelle…………. au cas où vous l’auriez oublié.
Avez-vous remarqué ? Il y a une forme de sans-gêne qui existe chez beaucoup de généalogistes. Une curiosité qui est bien charmante chez beaucoup mais qui devient quasi inquisitrice chez certains.
Je me rappelle mes débuts. Il n’y avait pas d’ordinateur portable. J’écrivais sur des blocs mes dépouillements, mes synthèses et mes recherches. Et je retournais mon bloc à l’envers, dos au ciel. Pourquoi ? Parce que j’avais remarqué que, dès que je me levais, mes voisins venaient lire ce que j’avais écrit !!! Retourner mon bloc limitait l’indiscrétion. Indiscrétion car, comme professionnelle, je suis tenue au secret, secret de mes clients et des recherches que je fais pour eux.
Et puis il y a ceux qui passant à côté, me demandaient sur quelle famille je travaillais…………. même problème que précédemment et je répondais par une pirouette : “je travaille sur plusieurs familles” tout en baissant la tête sur le registre et continuant à écrire……… et cela suffisait à la plupart……. mais pas à tous. Certains insistaient. “je suis professionnelle et je travaille pour un client donc, je ne peux pas vous en parler”. C’est quand même dingue de devoir en arriver là non ?
Et les ordinateurs ne les ont pas vraiment arrêtés. Je me rappelle être revenue en salle de lecture, après un instant assez long de visite des archives, pour trouver quelqu’un assis devant mon ordinateur et consultant ma base de données que j’avais laissé ouverte (bien fait pour moi !!). Quand je lui ai demandé de me laisser la place, elle l’a mal pris !! elle croyait que l’ordinateur était aux archives……… Bien bonne celle-là, et j’attends encore ses excuses (mais je peux attendre longtemps !!).
Bon ça, c’était avant……………. maintenant je me protège et j’ai de la répartie………. l’expérience………. mais je ne comprends toujours pas pourquoi, quand on parle de généalogie, certains se croient tout permis. C’était mon premier billet d’humeur pour en arriver au second.
Aux archives, je travaille sur beaucoup de documents différents que la grande majorité des généalogistes fréquentant les archives, n’a jamais vu ni même jamais imaginé qu’ils puissent exister.
Chaque fois que l’on m’a interrogé sur le type de document, j’ai toujours répondu. Je ne pense pas être d’un abord rébarbatif (il faudrait demander aux autres, on n’est jamais bon juge de soi) et j’ai bien souvent interrompu mon travail pour aider un lecteur en difficulté (et je ne lui ai pas présenté de facture après).
Hier, il s’est passé un truc………. je devrais avoir l’habitude et d’habitude, je hausse les épaules et je continue mon petit bonhomme de chemin mais là, je ne sais pas, je dois être fatiguée, mais cela m’a hérissé le poil.
Semaine cadastre donc, j’expliquais à mes élèves le fonctionnement mystérieux des matrices et quelqu’un vient me voir après pour me demander sur quel document je travaille. Je lui explique, le cadastre. Montrant mes élèves j’explique, “ils sont la pour apprendre et moi, je leur apprends”.
Grand sourire de la dame : “vous êtes des archives ? ” réponse “non”, suite, “vous faites ça pour une association ?”, réponse “non, c’est mon métier, je suis généalogiste professionnelle” et là……………. c’était quasiment physique, le recul net d’un pas. Je crois que je lui aurais dit “inspecteur du fisc” ou “péripatéticienne”, je n’aurais pas eu d’autre réaction (et non, je ne fais pas d’amalgame entre les deux professions citées, c’est juste un exemple).
Cette réaction, je ne compte pas le nombre de fois où je l’ai subie en plus de vingt ans de pratique et je ne l’explique toujours pas.
Et vous, vous pouvez me l’expliquer ?
Plus peur du fisc que de la péri… mais, je pense que le problème est que les généalogistes amateurs, lorsqu’ils entendent parler de professionnels, ils pensent : “beaucoup d’argent”… Alors, il faudrait qu’ils comprennent une fois pour toute, la différence entre un généalogiste familial professionnel (paiement sur devis et facture) d’un généalogiste successoral (paiement sur pourcentage d’héritage). Il est certain que nous n’avons pas les même valeurs… Même si nous nous respectons !… De toute façon, pour l’un comme pour l’autre, c’est un travail et toute peine méritant salaire… C’est bizarre, ces derniers temps ce sont les petits artisans qui sont ciblés… Abus de pouvoir lorsque l’on se trouve devant la porte sans clé, mais, là, no problem !, même si les gens trouvent le tarif exorbitant, trop heureux de rentrer chez eux, ils paient !…
J’ai du mal effectivement à comprendre de telles réactions. Nous avons l’immense chance en France de disposer librement et gratuitement d’une quantité sans fin d’archives de tous types. L’effet pervers est que celui qui fait commerce des recherches dans les archives peut être vu comme un profiteur. Sans penser bien entendu que vos clients ne payent pas les archives, mais bien le temps que vous passez à faire des recherches et la connaissance que vous avez acquise pour justement mener des recherches que le commun des généalogistes comme moi ne sait pas faire. Dans ce cas, autant passer au dessus. Ces personnes ne méritent surement pas votre intérêt.