Calendrier de l’Avent – jour 14 et la carte du percepteur
Au milieu de mes petits trésors, il y a des cartes de décès.
Elles ont la taille d’un marque page et contiennent souvent des phrases religieuses. Mais elles peuvent également donner des renseignements généalogiques.
Ces petites cartes me servent, parfois, pour rédiger des articles, comme celui de Joseph de Fraix de Figon, publié le 12 octobre 2017 Joseph de Fraix de Figon, zouave pontifical
Parmi ces cartes se trouve la carte du percepteur, celle de Jean Baptiste Mottard.
Jean Baptiste Mottard, percepteur honoraire
Pour commencer, le recto de la carte de Jean Baptiste Mottard, présente sa photo, celle d’un vieux messieurs bien digne, en costume, cravate et moustache bien taillée.
La phrase située sous cette photo indique qu’il était percepteur honoraire et qu’il est décédé le 17 janvier 1942, dans sa 86e année. Sous ces lignes suivent quatre citations, tirées des Evangiles.
Les quatre citations ont-elles eu un rapport avec son métier ? Comme « le devoir a été sa voie, le dévouement sa devise » ? Chacune de ces citations renvoie à une personnalité simple, bonne et droite jusqu’à la fin.
Ce que j’aime, dans ces petites cartes, c’est la photo du défunt qui y figure. Cette photo du défunt est toujours au recto. Mais qu’y a-t-il au verso ?
Au verso figurent d’autres citations religieuses ainsi que des extraits de correspondance. Il s’agit de sa propre correspondance, et de celle de ses amis. Peut-être y a-t-il un élément de réponse sur sa carrière lorsqu’on lit cette citation « Dieu seul sait les innombrables services cachés et désintéressés qu’il a rendu dans sa vie de fonctionnaire ».
Il n’y a pas d’autre renseignement sur Jean Baptiste Mottard : pas de lieu, ni de mention de sa famille. Mais il y a quand même un indice : en bas de la carte figure l’imprimeur « Rigollot – Chalon-s-Saône ».
Quelques recherches plus tard
La carte du percepteur nous donne Chalon-sur-Saône comme point de départ. Alors je vais faire un petit tour sur Internet, pour y glaner des pistes de recherches, grâce à ce petit détail. j’y trouve d’autres renseignements, généalogiques cette fois.
Jean Baptiste Mottard s’est marié en 1882 à Verdun-sur-le-Doubs, en Saône-et-Loire, avec Marie Mélitine Prost. Le couple va avoir trois enfants, Louis Marie Hélène, en 1884, Henri Emile en 1892 et Marguerite Marie Hélène, en 1899.
Si leurs deux filles vont vivre jusqu’à la deuxième moitié du XXe siècle, leur fils, pour sa part, n’aura pas la même longévité. Henri Emile, vétérinaire, fera campagne contre l’Allemagne, du 5 août 1914 au 4 octobre 1919. Puis il sera réformé pour tuberculose pulmonaire bilatérale, non imputable au service. Il décèdera le 11 août 1921 à Saint-Boil. C’est d’ailleurs à Saint-Boil que vivent ses parents, en 1912.
Ainsi jean Baptiste aura eu le chagrin d’enterrer son fils et de lui survivre plus de vingt ans.
En continuant les recherches sur Internet, j’obtiens d’autres renseignements grâce aux recensements. Jean Baptiste vit à Mâcon en 1906, rue Victor Hugo avec sa femme et ses deux plus jeunes enfants, Henri et Marguerite.
Pour terminer, je trouve l’endroit où il est inhumé. Jean Baptiste repose au cimetière de Sermesse, avec sa femme, son fils Henri, et sa fille Marguerite.
Et tout cela en quelques clics, à partir d’une simple et jolie petite carte de décès.
