La mode en généalogie

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Qu’est-ce que “la mode” ?

C’est le reflet d’une époque, d’un pays, d’une culture, d’une tranche d’âge, exercé sur les habitudes vestimentaires, alimentaires, et même de loisirs.

Existe-t-il un effet mode en généalogie ?

La réponse est oui, bien sûr. Ces modes fluctuent, et comme pour les vêtements, s’éteignent et reviennent !! comme les pat’ d’eph pour les pantalons, ou la mini-jupe, ou la barbe.

Quelles sont ou ont été les modes en généalogie ?

La liste n’est pas exhaustive, ni forcément dans l’ordre chronologique. Et si certaines disparaissent ou vont disparaître, d’autres évoluent pour ne plus être un effet de mode, mais une constante, en généalogie.

Attention, je parle de mode, alors, évidemment, certains d’entre nous restent et resteront démodés et mes commentaires n’engagent que moi.

La mode la plus récente est celle de la recherche ADN.

Le sujet a été, est et sera encore abondamment traité sur le net, les réseaux sociaux et la presse écrite.

Si, au départ, le côté ludique était mis en avant (quel % ai-je d’européen, d’asiatique, d’africain ou d’américain, dans mes gênes ?), le côté “généalogie presse bouton” a pris le relais. Imaginez, vous n’avez qu’à cracher dans un tube pour que votre généalogie apparaisse sur l’écran !! Et si en plus, cela peut mettre à jour quelques secrets ou scandales familiaux, chouette. Bientôt, vous serez ringard si vous n’avez pas votre ADN en ligne.

La mode de cousinades.

Il faut quand même rappeler que le principe de la recherche généalogique en vue d’une cousinade, est “illégale”. Non pas que la cousinade soit illégale, mais la recherche en elle-même s’exonère sans le moindre scrupule des règles des -75 ans, hors ascendant et descendant direct !! Toutes ces précautions que les professionnels doivent respecter, les amateurs les piétinent royalement. Après tout, que risquent-ils ?

Cette mode n’est pas une mode sensationnelle, comme l’ADN. Mais elle se pérennise tranquillement. Régulièrement, une ou deux cousinades s’organisent. On pourrait croire, qu’à l’heure des réseaux sociaux, elles se multiplieraient plus que cela, mais non. Peut-être tout simplement parce que la mode n’est pas encore à la “fraternisation tous azimuts”. Savoir que l’on a des cousins peut être intéressant. Les rencontrer, un peu moins. Alors gageons que cette “mini-mode” va perdurer tranquillement.

La mode des cercles généalogiques

Il ne s’agissait pas vraiment d’une mode, mais plutôt d’une nécessité, autrefois, pour accéder à des données plus faciles et éventuellement échanger. Les cercles généalogiques sont en train de se faire phagocyter par les réseaux sociaux, sites gratuits et professionnels payants. Les plus dynamiques arrivent encore à tirer leur épingle du jeu, car ils ont su évoluer et progresser au rythme des besoins et des envies de leurs adhérents, mais pas tous et beaucoup ont laissé et laissent des plumes dans l’aventure.

Mais il fut un temps où, dans le milieu de la généalogie, ne pas faire parti d’un cercle était suspect. Pour beaucoup, la généalogie, c’est le partage et ne pas faire partie des partageurs n’est pas à la mode. D’où la mode qui suit :

La mode de mettre en ligne sa généalogie

Dès que Geneanet et Genealogie.com (je ne sais plus lequel a commencé le premier) a facilité la mise en ligne des gedcoms des particuliers, tout le monde (ou presque) s’est jeté dans l’aventure. Pour le même principe que précédemment, ne pas avoir sa généalogie en ligne, c’était ringard.

Est-ce que cette mode est passée ? Non, mais c’est sûrement parce que les sites dédiés ont su évoluer et proposer tout un panel de services en parallèle. Sinon, les premiers émois du partage passé, la colère de se faire aspirer-copier ses données aurait pu tout faire capoter.

La mode de l’indexation

Je dirais qu’elle est directement héritée de la fin de la “mode des cercles généalogiques” et de l’évolution de la “mode de la mise en ligne des données”. Le besoin de participer à quelque chose de plus grand et de collectif a trouvé, dans l’indexation, un moyen de s’exprimer à tempérament. Gageons que cette mode dure encore, surtout si ce qui est proposé à l’indexation, devient de plus en plus intéressant.

La mode 14-18

Cette mode a littéralement explosé à l’approche du centenaire et ceux qui travaillaient déjà sur le sujet, se sont fait littéralement absorbés, voir niés, par les nouveaux arrivants. D’autres ont su s’adapter et surfer sur cette mode pour faire avancer…… les indexations. Malheureusement, le centenaire passé, il ne reste plus que ceux qui travaillaient déjà le sujet, pour en parler encore.

La mode de la psychogénéalogie

Sujet qui me rend toujours un peu chatouilleuse, si vous me permettez l’expression. A la base, la pensée était pure. Tout le monde sait que le poids d’un secret de famille peut vous pourrir la vie. Mais l’effet de mode s’emparant du sujet, tout et n’importe quoi est arrivé, y compris les groupes sectaires. Le sujet a enflammé la presse, puis, comme tout effet de mode, s’est étiolé.

Aujourd’hui, une nouvelle profession est née, en parallèle de cette mode, dont le travail (s’il est correctement fait), ne peut qu’être approuvé.

La mode des blogs et des challenges

La faute aux réseaux sociaux : comment échanger sur la généalogie sans saouler son public. Il faut bien dire que la litanie des sosas, si vous n’êtes pas de la famille (et même si), ce n’est pas très glamour, alors que raconter des histoires du passé, sur un ancêtre, une commune, c’est autre chose, et le support idéal trouvé a été le blog.

Mais un blog tout seul, c’est un peu tristounet, alors faire des challenges entre blogs dope l’activité des auteurs et l’intérêt de leurs lecteurs. Il se crée des blogs de généalogie, régulièrement, tranquillement. Gageons que cette mode soit intemporelle, comme la petite robe noire.

La mode du “tout gratuit”

Certains s’en gavent à plus faim : “si c’est payant, je n’en veux pas. Je trouverai bien un gratuit quelque part (ou un couillon qui paye et me donnera la réponse gratuitement)”. Mais tout le monde le sait, n’est-ce pas ? Rien n’est gratuit en ce bas monde, il y a toujours un prix à payer, par quelqu’un. Le jour où celui qui paye en aura marre de payer pour les autres, il fermera le robinet et les adeptes du “Free forever” vont devoir changer de mode.

La mode des blasons et la mode des “merlettes”

Dans les conversations de généalogistes, il fallait pouvoir dire que l’on descendait de .. Pas de Pierre Dupont, évidemment, mais d’un noble, et si c’est d’un roi, c’est encore mieux, même si c’est de la main gauche. Oui, il y a eu cette mode, cette recherche de merlettes à accrocher à son blason. Elle est passée, du moins je le crois. Nos ancêtres du petit peuple méritent bien autant d’attention dans la recherche.

Enfin, elle n’est peut-être pas encore passée, mais a plutôt évolué vers la mode “être cousin avec une personnalité”.

Voilà, j’ai certainement oublié une ou deux modes généalogiques, et n’y voyez aucun jugement, j’ai moi-même cédé à la tentation d’être à la mode, sur certains sujets.

Et vous, à quelles modes avez-vous succombé ou succombez-vous toujours ?

 

 

Christine LESCENE
Christine LESCENE

Généalogiste professionnelle depuis 1993 - formatrice en généalogie professionnelle depuis 1995 - Généa bloggeuse depuis 2008

Articles: 1379

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