En ce jour de Toussaint, où nombreux sont ceux qui ont fleuries les tombes de leur famille, une petite ballade dans le cimetière semble de circonstance.
Aujourd’hui, le cimetière ressemble à un grand jardin, fleuri de toutes parts.
Les tombes sont propres et entretenues (les gardiens du cimetière y veillent). Mais le temps fait son oeuvre, qui efface peu à peu le souvenir.
L’eau est un des principaux acteurs partenaire du temps qui passe.
Par la rouille, elle attaque et corrode le métal des croix, les amputant parfois d’une partie de leurs symboles.
Cette altération métallique donne une étrange intensité aux traits des visages, soulignant le tragique du moment.
L’eau et le gel, attaquent en jumeaux infernaux la pierre, le calcaire, en les faisant éclater en milles morceaux, ou en érodant peu à peu les visages souvenirs des défunts disparus.
Les plantes du souvenirs, paradoxalement, participent aussi à cet oubli du temps, en couvrant peu à peu, tombes et plaques funéraires, masquant de leurs feuillages, les noms et les dates.
A ces maux du temps s’ajoutent la maladresse des hommes : chutes et dérangements décapitent les statues et brisent les plaques sans pitié.
Les sols meubles bousculent les fondations du souvenir et font basculer les tombes.
Le temps est sans pitié, ou peut-être, au contraire, jette-t-il un voile pour adoucir le chagrin. Tout dépend de votre vision des choses : verre à moitié vide ou à moitié plein.