Les bourreaux de Blois : la fin d’une longue histoire

Le 25 novembre 1870, le décret Crémieux limite le nombre d’exécuteurs, en France, à trois : un en métropole, un en Algérie et un en Corse.

Même s’ils ont besoin d’aides, ce décret met au chômage pratiquement tous les membres encore en vie des dynasties de Berger, Desmorest, Sanson, Ferey, Desfourneaux, Ganié, Herisson et autres.

Ceux qui ont exercé le métier auront droit à une pension de survie, les autorités étant conscientes que leur reconversion va être difficile, voire même impossible.

Les générations suivantes vont devoir se réinventer et choisir une nouvelle vie, enfin. Petit à petit, leurs noms vont se noyer dans la masse des noms de familles françaises et les populations vont oublier le métier de leurs ancêtres, surtout s’ils ont déménagé pour des régions neutres comme Paris et sa banlieue.

A Blois, de la fin du XVIe siècle jusqu’en 1853, treize hommes se seront succédés pour exercer la charge d’exécuteur de la haute justice, puis des instances criminelles, tous liés de près ou de loin au créateur de la dynastie, Blaise Robert, avec la particularité, pour la grande majorité, d’avoir repris la charge grâce à une femme, une Elisabeth.

ArbreRobert

Ils sont tous liés aux dysnaties françaises de bourreaux : les berger, les Tremault, les Herisson, les Desmorets, les Sanson, les Ferey, les Ganiés, etc.

Ils ont tous connu l’ostracisme et le mépris de leurs concitoyens.

Ils ont tous appris à écrire, même leurs femmes et leurs filles, révélant un niveau d’éducation et de culture plus élevé que la moyenne.

Ils ont tous fait preuve d’une solidarité familiale rare, élevant les enfants de leurs prédécesseurs, occupant la charge temporairement pour leur laisser le temps de grandir et de prendre le relai.

Il y a encore beaucoup de choses à dire sur ces familles, et encore plus à chercher dans les archives.

Certains écrits laissent entendre que Blaise n’est pas le premier de la lignée, à Blois. J’en cherche les preuves.

Pour l’heure, voici un arbre généalogique indiquant les liens familiaux entre les exécuteurs de Blois.

Le dernier exécuteur, Charles François Desfourneaux, n’y apparait pas, car il n’a aucun lien direct avec Blaise Robert, mais son père, Pierre Desfourneaux y figure, par sa première femme.

Le calendrier de l’Avent 2019 s’achève ainsi, sur un nouveau monde, une nouvelle vie, enfin choisie, pour les descendants de Blaise et leurs alliés.

Joyeux Noël à tous et à l’année prochaine, pour un autre calendrier de l’Avent.

Christine LESCENE
Christine LESCENE

Généalogiste professionnelle depuis 1993 - formatrice en généalogie professionnelle depuis 1995 - Généa bloggeuse depuis 2008

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