Calendrier de l’Avent – jour 9 et les cours d’Ernest Semichon
Pour ce jour 9 du calendrier de l’Avent, je continue à parcourir mon cabinet de curiosités. Il y a une personne qui y tient une bonne place. Il s’agit d’Ernest Semichon.
Né à Neufchâtel-en-Bray, Seine-Maritime, le 19 août 1813, il est décédé à Rouen, soixante-huit ans plus tard, le 2 novembre 1881.
Le data de la Bibliothèque de France, a enregistré Ernest comme historien, mais il n’était pas que cela. Ernest était avocat, conseiller général de la Seine-Inférieure, membre correspondant de la société des Antiquaires de France et de l’académie de Rouen. C’était un intellectuel de son temps, qui a, d’après la BNF, au moins sept ouvrages à son actif. Le plus récent, publié en 1880, titre sur l’histoire des enfants abandonnés, depuis l’antiquité jusqu’à nos jours, le tour.
Quel rapport entre Ernest et moi ?
Il y a près de trente ans, j’écumais la boutique de mon bouquiniste de l’époque. Ce dernier connaissait mon intérêt pour les documents anciens, à une période où ils finissaient à la poubelle, n’ayant pas encore acquis une valeur marchande.
Au cours d’une vente aux enchères où l’acquéreur remportait des caisses et leur contenu, il avait acquis des cartons de livres dans lesquels se trouvaient des documents anciens. Mais mon bouquiniste était bien embarrassé avec ceux-là. Il y avait de tout, dans ces documents, dont des parchemins du XVIe siècle.
Il avait failli les vendre à une cliente, jusqu’à ce qu’il apprenne la destination qu’elle leur réservait : des abat-jours de lampe.
Même si les documents en eux-mêmes ne présentaient aucun intérêt pour lui, les voir réduit à cet usage le révulsait. Il avait donc refusé la vente.
Jusqu’à mon arrivée. Incapable de résister à l’appel du parchemin, j’ai acquis le lot et je l’ai laissé dormir pendant longtemps (j’étais jeune alors !!).
Puis je les ai triés. Il s’agissait, en grande partie, des papiers personnels d’Ernest Semichon. Grand inconnu pour moi.
Jusqu’à ce que la magie d’internet et de la BNF enfin accessible, me dise de qui il s’agissait. Coïncidence ? Il est de Seine-Maritime, ses documents ont atterri à Blois, dans mes mains, qui suit originaire de Seine-Maritime. J’y vois un petit clin d’œil de l’histoire.
Je garde pour demain et autres jours du calendrier de l’Avent, une partie de ses archives. Aujourd’hui, je vais vous parler de ses cours.
Les cours d’Ernest
Parmi tous ces documents, se trouvent des cours, les cours d’Ernest au collège Sainte-Barbe, et pas n’importe lesquels, il s’agit de ses cours d’histoire.
Chaque cours est soigneusement retranscrit sur le papier-chiffon de l’époque, et daté.
Je sais ainsi qu’Ernest, à dix-sept ans, était élève au collège Sainte-Barbe, en 1830. La photo ci-dessus est celle de la première leçon, du 5 janvier 1830, “cours d’histoire du moyen-âge et des temps modernes”.
A cette époque, le collège Sainte-Barbe était un établissement scolaire parisien, fondé en 1460, sur la Montagne Sainte-Geneviève.
Qui lui a donné ce cours ? Est-ce Jules Michelet ? Ce dernier a été nommé professeur d’histoire au collège Sainte-Barbe, le 13 novembre 1822. En 1827, il a publié son « précis d’histoire moderne ». Puis, en 1831, il a publié son « introduction à l’histoire universelle ».
Cela fait rêver non ? Même si l’histoire a été « révisée » depuis, Jules Michelet reste un précurseur sur le sujet.
Il est probable que ce soient ces cours qui aient donné, à Ernest, le goût de l’histoire.
Génial d’avoir sauvé ces archives ! Et des cours de Jules Michelet peut-être….quel trésor.
J’avoue en être plutôt contente. Maintenant, il faut que ces documents et les autres soient correctement conservés et “utiles” donc, la démarche suivante sera probablement un don aux AD76