Calendrier de l’Avent – Jour 3 Le Livret de vétéran d’Eugène Laprade
Nous sommes au troisième jour du calendrier de l’Avent. Il est temps de choisir un nouveau document.
Vous connaissez ma prédilection pour la période, second empire et surtout, la guerre de 1870.
Il est logique de penser que mon cabinet de curiosités comporte des petits trésors sur le sujet.
L’un d’eux est un livret des Vétérans des Armées de Terre et de Mer 1870-1871.
La Société Nationale de Retraites, créée le 1er janvier 1893, soit plus de vingt ans après la guerre, a délivré ce livret.
Il porte le numéro 235900, a été attribué à Eugène Laprade, à Melun. Il s’agit donc du livret de vétéran d’Eugène Laprade.
Eugène Laprade
Eugène est né le 25 octobre 1847, à Marsac, dans la Creuse. Lors de la rédaction du livret, il est maçon à Melun, domicilié 22 rue Gatellier.
Il a été déclaré vétéran n°130070 en 1901, pensionnable en 1911.
Pour cela, il a dû fournir son livret militaire, le n°2297 du 7e régiment de ligne, garde mobile, et sa carte d’électeur n°63 à Melun de Juillet 1901, avec visa du maire.
Ce livret ne m’apporte pas plus de renseignements sur « sa » guerre, mais, à la fin, figurent tous les tampons de quittance, de 1901 à 1910, avec le timbre adéquat.
Cherchons ailleurs.
Son matricule indique qu’il a essayé d’échapper au service militaire, en se faisant remplacer par Charles Théodore Laurent, de la Lozère, mais la guerre l’a rattrapé et il a intégré la garde mobile de la Creuse.
Il est alors tout jeune marié, car il a épousé, le 7 février 1870, à Marsac, Marie Chabroullet, seize ans.
Eugène est revenu de la guerre et il a repris son métier de maçon.
Je retrouve le couple, lors du recensement de 1906, rue Gatellier, à Melun, avec leur petite-fille, Germaine Bonneteau, née en 1897 à Paris.
Pourquoi les tampons de quittance et les timbres s’arrêtent-ils en 1910 (tampon en 1907) ? Pourquoi sont-ils tous tamponnés “annulé” ?
Sa femme, Marie Chabraullet, est décédée à Melun le 15 juillet 1909, à leur domicile, rue Gatellier.
Eugène est également décédé chez lui, le 30 juin 1914 à Melun, à l’aube d’une nouvelle guerre. Son fils, Firmin, électricien et domicilié au même endroit, rue Gatellier, déclarera son décès.