Mourir à Sompuis

Dès le décret de mobilisation générale, les hommes rejoignent leurs régiments. Le 113e régiment est à Blois, c’est un régiment d’active, dont j’ai beaucoup parlé, et dont je parlerai encore beaucoup.

Dans le même temps, le 313e se forme, également à Blois. C’est le régiment de réserve, rattaché au 113e.

Le 113e est parti le 5 août 1914, pour la frontière belge.

Le 313e partira le 9, direction Saint-Mihiel. Il est constitué de deux bataillons (le 5e et le 6e), huit compagnies (17e à 24e), commandés par le lieutenant-Colonel de Galembert et constitués de 43 officiers, 127 sous-officiers, 160 caporaux, 1924 soldats, 100 chevaux de trait et 32 chevaux de selle.

A minuit, le régiment quitte la caserne Maurice de Saxe et défile, en ordre,vers la gare. Il est salué, au passage, malgré l’heure tardive, par les acclamations des amis et des parents. C’est un départ joyeux (du moins d’après le journaliste qui relate l’évènement).

Le 113e, le 313e et une partie du 39e quittent Blois, mais il reste encore plusieurs milliers d’hommes à la caserne ; et dans quelques jours, les soldats de la classe 1914, viendront grossir les rangs pour faire leurs classes. Blois est une ville de garnison qui fourmille d’hommes en uniformes, en ce début de guerre.

Pour l’heure, le 313e part, en deux vagues : à 2h19 du matin, l’état-major, le 5e bataillon et la première section de mitrailleuses, partent les premiers.

Le 6e bataillon et la 2e section de mitrailleuses partent à 6h59.

Sompuis

Le lendemain, vers 6h du matin, alors qu’il se dirige vers Saint-Mihiel, le deuxième train heurte le train du 51e qui le précède, en gare de Sompuis, dans la Marne.

Huit voitures sont percutées, projetées en l’air, et, en retombant sur la voie, écrasent les soldats qui essayent de s’enfuir. Cinq sont tués sur le coup : Louis Bourreau, 27 ans, de Balesmes, Indre-et-Loire, Louis Léonard Devaix, 30 ans, de Saint-Pierre-de-Maillé, Vienne, Silvain Albert Gouny, 29 ans, de Thézée, Loir-et-Cher, Ernest Albert Georges Piau, 27 ans, de Saint-Martin-des-Bois, Loir-et-Cher, Paul Léon Sirot, 27 ans, d’Yzeures, Indre-et-Loire, tous soldats de 2e classe. Cinquante sept hommes sont blessés, vingt-huit de la 23e compagnie, et vingt-neuf de la 24e.

Les blessés sont évacués vers l’hôpital de Vitry-le-François, tandis que les plus légers repartent avec le régiment. Les cinq soldats morts lors de la catastrophe, sont inhumés au cimetière de Sompuis. Ils sont les premiers du régiment à tomber dans cette guerre, mais certainement pas de la manière qu’ils avaient pu craindre.

Ils sont morts en service commandés, donc Mort pour la France, morts à Sompuis.

A lire : http://cdn2_3.reseaudescommunes.fr/cities/1613/documents/kg3szk3kr8djq93.pdf

 

 

Christine LESCENE
Christine LESCENE

Généalogiste professionnelle depuis 1993 - formatrice en généalogie professionnelle depuis 1995 - Généa bloggeuse depuis 2008

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