T comme le Tamponnage de la voiture du Général

Le 10 septembre 1908, à 5h51 du soir, le train n°18, de la ligne Montrichard-Blois, arrive à hauteur du passage de la route de Thenay à Pontlevoy. Il est conduit par Pouteau, mécanicien, Huguet, Chauffeur, et Deschamps, chef de train et composé d’une machine (n°35 TLC), et de sept wagons : un vide, cinq voitures et un fourgon.

Pontlevoy

Les murs d’une vaste propriété longent la voie ferrée et rendent la visibilité impossible au mécanicien. Pour cela, il donne un long coup de sirène, pour avertir de son arrivée. Un premier coup de sirène est donné 400 m avant le passage à niveau, puis un second, arrivé à 200 m du passage à niveau qui dure, sans interruption, pendant 140 m.

Le train ne va pas à plus de 12 km/h. Au moment où le chauffeur se prépare à descendre du train pour maintenir l’aiguille d’entrée de la station de Pontlevoy, le mécanicien voit une automobile arriver. Il a beau renverser la vapeur, impossible d’arrêter le train.

A cent mètres de la gare de Pontlevoy, au moment où le train va traverser le passage à niveau, l’automobile arrive comme une flèche, heurte le tampon avant de la machine et le brise. Le choc fait virer l’automobile. Ce n’est pas n’importe quelle automobile qui vient d’être tamponnée. C’est celle du général Roidot.

Le train met vingt mètres à s’arrêter.

Depuis le quai de la gare de Pontlevoy, Brenans, le contrôleur à la compagnie, et plusieurs voyageurs assistent à la scène. Ils se précipitent pour porter secours.

Arrivés sur le lieu de l’accident, ils voient un officier du 131e régiment d’infanterie, tombé sur la route au moment de l’impact. Il souffre d’une blessure à la tête.

A bord de l’automobile se trouvent le général Roidot et un capitaine. Tous deux sont indemnes.

A bord du train, les témoignages convergent. Plusieurs voyageurs confirment les faits, dont Dulieu, gendarme à Bracieux, Brisset, facteur à Pontlevoy, Bouliot, gérant de la compagnie Singer à Blois. La sirène a bien averti de l’arrivée du train.

La voiture était conduite par un soldat du 31e, mais son nom reste inconnu. Le propriétaire d’une automobile qui se trouve à la gare au moment de l’accident, la met à la disposition du général. Toutes les militaires montent à bord et file immédiatement vers Pontlevoy sans attendre.

Le lendemain, l’enquêteur, arrivé à la gare de Pontlevoy par le train n°13, à 8h15, rencontre le lieutenant Ferry du 131e, officier d’ordonnance du général Roidot. Il s’apprête à prendre le train pour Montrichard.

C’est lui, l’officier blessé lors de l’accident. Il souffre d’une blessure profonde à la tête et a une oreille légèrement détachée !!!

Interrogé par l’enquêteur, il s’insurge sur l’absence de signalétique et dit ne pas avoir entendu la sirène.

La voiture « avariée » est garée dans la cour d’une propriété voisine du passage à niveau. Sa roue arrière gauche est brisée et sa route arrière droite endommagée.

L’enquêteur a du mal à faire son travail. Le facteur de Pontlevoy, un des témoins, est absent car en tournée. Le chef de station de Pontlevoy était au guichet et n’a rien vu. Il indique néanmoins que la gendarmerie fait sa propre enquête.

Finalement, la compagnie est quand même jugée fautive, pour n’avoir pas sécurisé le passage à niveau, jugé dangereux.

Christine LESCENE
Christine LESCENE

Généalogiste professionnelle depuis 1993 - formatrice en généalogie professionnelle depuis 1995 - Généa bloggeuse depuis 2008

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3 commentaires

  1. Bonjour Christine, Peux-tu nous en dire plus sur les recherches que tu as effectuées en amont pour écrire tous ces articles ? Tu as fait des recherches en archives ? Dans la presse et l’ état civil uniquement ? Combien de temps tout cela t’a-t-il pris ? Belle journée à toi, Michèle

  2. Toutes les sources sont des sources AD. Je choisis le sujet, je vais écumer les séries d’Archives concernées, j’analyse les documents, je complète avec des recherches généalogiques basiques, j’écris l’article, je cherche à quelle lettre je peux le placer et j’envoie. En dehors de la recherche documentaire, l’écriture me prends entre une demi-heure et une heure, cela dépend du sujet et de la masse de doc à analyser. Cela semble très mécanique écrit comme cela, mais en réalité, je fonctionne au coup de cœur. En général, pendant l’année, j’ai plusieurs thèmes qui me trottent dans la tête. Je passe l’année à rechercher la doc pour tous ces thèmes. Je laisse mijoter au fond de ma cervelle et, arrivé vers l’échéance du premier jour, je choisis celui qui me parle le plus à ce moment-là. Et je rédige les articles au jour le jour. J’ai rarement plus d’un jour d’avance dans l’écriture des articles. Voilà, ce fut une longue réponse et il est temps que j’aille me faire une bonne tasse de thé !! Bonne journée à toi aussi Christine

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