J’ouvre la fenêtre du 20 décembre sur la naissance d’un enfant naturel, Solange Simonne Bac, le 27 juin 1913, à Tours.
Dans son acte de naissance, sa mère, Julienne Bac, quinze ans, est indiquée domestique à Saint-Aignan, née à Pruniers, Loir-et-Cher.
Si ses descendants font leur généalogie, sans que la mémoire familiale ait transmis d’indication sur le père, leur arbre est donc tronqué.
Qu’à cela ne tienne, je vais leur dire qui est le père………………. grâce à la justice.
Le 27 octobre 1913, Marie Julienne Bac, fille mineure demeurant chez son père, Paul Ferdinand Bac, journalier à Saint-Aignan, et celui-ci, en son nom et comme administrateur légal de sa fille, se présentent au tribunal civil de Blois pour une action en déclaration de paternité naturelle, pour Marie Julienne, et une action en dommages et intérêts pour le père.
Alors qu’elle était au service de Désiré Laumonnier, boulanger à Saint-Aignan, Julienne a été séduite par abus d’autorité par son patron.
Bien évidemment, celui-ci dément formellement sauf que le dossier est lourd à cause des écrits ……………… de sa femme.
Ils prouvent que non seulement, il est bien le père de l’enfant, mais que sa femme était au courant et qu’ils ont tout fait, y compris expédier Julienne à Tours pour accoucher, afin de cacher cette grossesse.
Les faits sont simples : Julienne est entrée à leur service en septembre 1911, à l’âge de treize ans et demi. Son patron l’attirait dans sa chambre sous toutes sortes de prétextes et en septembre 1912, l’a obligé à avoir des relations intimes. Il l’a avoué à sa femme, à cause de la grossesse de Julienne. Le couple a alors placé d’urgence la jeune fille à la maternité de Tours.
Pour alourdir son dossier, il est indiqué que, avant ces faits, des pupilles de l’assistance publique, placées chez lui, lui ont été retirées par l’administration, à raison des assiduités dont elles étaient l’objet de la part de leur patron.
Décidemment, ce n’est pas un joli monsieur ce Laumonnier et il est fort à parier que la petite Solange Simonne a des demi-frères et soeurs dont l’arbre est aussi tronqué.
Reste à trouver la suite de la procédure.