La guerre est déclarée mais la vie continue. Le journal n’annonce pas que des catastrophes. Nous sommes début août, c’est le temps des promotions et des prix. Je gage que leur lecture a été gâchée par l’annonce de la Une.
Marcel Laffore, admissible au grade de conducteur des ponts-et-chaussées, est nommé adjoint technique de 3e classe, service ordinaire, bureau de l’ingénieur ordinaire de Romorantin.
Albert Moreau, toujours aux Ponts-et-Chaussées, est nommé à la subdivision de Droué.
Maurice Loreau, adjoint technique stagiaire, est élevé à la 3e classe.
Les résultats des examens de l’école primaire supérieure de Blois sont publiés.
Obtiennent le brevet supérieur : mesdemoiselles Madeleine Bouffault, de Montoire, Gisèle Lemarchand, de Blois, et Aurélie Péron, de Fenioux.
Sont admises à l’Ecole Normale de Blois, mesdemoiselles Marie Benoist, de Blois, Marguerite Bled, de Maves, Madeleine Chesnier, d’Oucques, Andréa Lenay, d’Herbault, Henriette Lesecq, de Montoire, Gemaine Mignot de Pezou, Henriette Touchard, de Montoire.
Est admise à l’Ecole Normale de Chartres, Jeanne Moreau, de Villebarou.
Suivent les résultats de l’école primaire supérieure de Saint-Aignan avec les reçus du brevet élémentaire : Raymond Garrivet, de Luçay-le-Mâle, René Malé, d’Oisly, Fernand Michaud, de Châteauvieux et Victor Riverin, de Meusnes.
Cinq garçons se sont présentés au concours d’admission à l’Ecole professionnelle de Vierzon dont quatre sont reçus : Guy Castillon, de Tours, André Laborde, de Reuilly, André Velluet, de Villeloin-Coulange, Paul Peschard, d’Oucques.
Ont été reçus au certificat d’études primaires supérieures, Gaston Bourret, de Saint-Aignan, Raumond Garrivet, de Luçay-le-Mâle, René Malé, d’Oisly, Fernand Michaud, de Châteauvieux, Marie Moreau, de Sambin, et Victor Riverin, de Meusne.
Pour le concours d’admission aux écoles normales, les cinq qui se sont présentés sont reçus : René Jouannet, de Gièvres, Fernand Michaud, de Châteauvieux, Marie Moreau, de Sambin, Victor Riverin, de Meusnes et Raymond Garrivet de Luçay-le-Mâle.
Pour l’école des Arts et Métiers d’Angers, Marcel Hariveau, de Cellettes, ancien élève de l’école, après une année de préparation dans une école spéciale, est déclaré admissible à Angers.
René Jouanet, élève instituteur, sera tué à Berry-au-Bac, dans l’Aisne, le 2 mai 1917. Victor Riverin sera blessé deux fois durant la guerre (commotion par obus et intoxiqué par gaz ypérite).
L’article suivant fait un point est fait sur la situation vinicole : le mildiou a peu frappé dans le Loir-et-Cher. Les Pinots d’Aunis, les Grolots de Saint-Mars et les Pinots blancs ont des grappes nombreuses et bien constituées. Pour le reste, c’est plutôt médiocre avec la crainte du millerandage et la cochylis présente.
L’ouverture de la chasse est fixée au 15 août, dans la première zone (sud). Pour les autres zones, il va falloir attendre les renseignements complémentaires sur l’état des récoltes et les couvées, retardées par le mauvais temps. Évidemment, ces considérations vont vite passer au second plan, la guerre va se charger d’une chasse d’un autre genre.
Autre article d’importance : la liaison rapide tri-hebdomadaire entre Rouen, Caen, Le Mans et Bordeaux avec les horaires des trains.
L’administration des chemins de fer en profite pour délivrer des billets aller et retour collectifs à prix réduits, pour les vacances. Il faut qu’il y ait au moins trois personnes et que le parcours fasse au minimum 250 km aller et retour, pour des stations balnéaires ou thermales. Il est même offert la possibilité aux membres de la famille bénéficiant d’un billet collectif, d’obtenir des cartes d’identité leur permettant de voyager seuls.
Dans le même temps, la compagnie d’Orléans organise, au départ de Tours, quatre circuits pour visite les plus intéressants châteaux de Touraine : Loches, Montrésor, Chenonceaux, Amboise, Villandry, Azay-le-Rideau, Chinon, Ussé, Langeais, Cinq-Mars, Luynes. Avec départ et arrivée à Tours. Un service automobile analogue fonctionne au départ de Blois pour visiter la forêt de Russy, le château de Cheverny, la forêt de Boulogne et le château de Chambord.
Nous sommes loin de la guerre, bien loin.
Mais elle se rappelle à nous dans l’article qui suit : Ordre de réquisition des chevaux et mulets.
Les propriétaires d’animaux classés, ajournés comme momentanément impropres au service, les chevaux et juments ayant atteint l’âge de cinq ans ou mulets et mules ayant atteint l’âge de trois ans, les animaux introduits dans la commune depuis le dernier classement, de les présenter.
Ils doivent être amenés avec bridon ou bride, licol pourvu d’une longe et ferrures en bon état.
Les chevaux entiers ne seront pas présentés.
La commission de classement se réunira à Blois, sur le champ de foire, le 5e jour de la mobilisation, à huit heures du matin.
Oui, la guerre est bien là.
La presse, ce jour-là, semble souffler le chaud et le froid, et ce n’est pas terminé.