La famille Ondet vit à Chouzy-sur-Cisse. Le père, Jules Ondet, est plâtrier, originaire de Menars. La mère, Olympe Ondet, est de Chouzy-sur-Cisse. Mariés depuis 1880, ils ont six garçons.
Un premier chagrin frappe la famille. Le second fils, Alphonse Emile Marcel, ajusteur, engagé volontaire dans la marine, est réformé le 9 mai 1907 pour tuberculose pulmonaire. Il décède deux ans plus tard, à l’âge de vingt-quatre ans. Etonnement, il reçoit une pension de l’armée à compter du 21 avril 1910, pour perte de l’usage d’un membre !!
Raymond Anatole, le fils aîné, plâtrier, comme son père, est réformé. Il est gravement malade et ne fera pas la guerre.
Lucien Gabriel, le troisième fils, peintre en bâtiment, a fait son service militaire dans le génie. Il en sera de même pendant la guerre. Il part le 3 août pour le 1er régiment du Génie. Il est blessé le 14 octobre 1914, devant Armoncourt, dans la Somme. Un éclat d’obus le blesse à la jambe gauche, mais il n’est pas évacué. Il est soigné dans la zone de armées. Il est cité deux fois à l’ordre du régiment. « excellent maître ouvrier énergique et courageux, brillante conduite lors d’une contrattaque allemande. » « Excellent sous-officier, à fait preuve comme chef de section d’intelligence, d’énergie et de courage, en réussissant à lancer deux passerelles la même nuit, dans des circonstances particulièrement difficiles, sur une rivière située entre les lignes adverses. » Cela lui vaut la croix de guerre avec deux étoiles de bronze.
Robert Aimé, le quatrième fils, plâtrier, comme son père, travaille à Vittel, dans les Vosges, puis à Nancy. C’est un teigneux. Il a déjà des problèmes avec la justice, pour s’être battu. Il rejoint son régiment, le 3 août 1914, le 113e Régiment d’Infanterie, 7e compagnie, et part en campagne deux jours plus tard. Le 22 août 1914, au soir de la bataille de Signeulx, Robert Aimé est porté disparu.
Le 12 décembre 1915, un acte de disparition est dressé par l’armée. Robert Aimé est présumé prisonnier.
Cela fait un an et demi que Robert Aimé est porté disparu quand le cinquième frère part à son tour. André Henri, sellier harnacheur aux Hermites, Indre-et-Loire, par pour le 120e régiment d’artillerie lourde. Pour lui, ce sera l’armée du Nord et du Nord-Est, puis l’armée d’Orient. Il monte en grade et est nommé brigadier.
Le 14 avril 1916, la Croix-Rouge écrit à Jules Ondet. Son fils, Robert Aimé, ne figure sur aucune liste de prisonniers. Cela fait trois fils à la guerre dont un porté disparu. C’est beaucoup pour la famille, mais la guerre n’est pas finie, et il reste encore un fils à la maison, en âge de faire la guerre.
Le petit dernier, Roger Maurice, boucher de son état vit à Orléans. Il part à la guerre le 1er septembre 1918. Il a dix-neuf ans. Il intègre le 4e bataillon de chasseurs.
Lucien Gabriel rentre à la maison, libéré le 28 mars 1919. André Henri l’est, à son tour, le 26 octobre 1919. Il a reçu la distinction italienne de la fatigue de guerre. Roger Maurice doit attendre le 23 mars 1921 pour être renvoyé dans ses foyers. Entre-temps, le 15 juillet 1920, le tribunal civil de Blois déclare Robert Aimé décédé, le 22 août 1914, à Signeulx, en Belgique, Mort pour la France.
Il est inscrit au tableau spécial de la médaille militaire à titre posthume, JO du 5 août 1922, Croix de guerre étoile de bronze.
Jules et Olympe avait six garçons. Quatre sont partis au front, trois sont revenus. Robert Aimé reste un disparu de Signeulx.