Il y a, aux portes de Blois, dans les nouveaux quartiers construits sur les hauteurs de la ville, proche le tribunal, la préfecture et le gigantesque asile psychiatrique départementale, une caserne, la caserne Maurice de Saxe.
A la veille de la guerre, cette caserne est celle du 113e régiment d’infanterie. Bien sûr, tout le régiment n’est pas cantonné à Blois, mais bon nombre de Loir-et-Chériens y font leurs classes et leur service militaire. La ville s’est agrandie et a enlacé la caserne, se l’appropriant, l’absorbant petit à petit. Les citoyens de la ville ont même érigé un monument en hommage aux soldats de sa caserne, décédés au cours des temps.
Cette caserne, plus tard, deviend le CS10 : Centre de Sélection pour le service militaire.
Aujourd’hui, les locaux sont transformés en logements, mais les bâtiments principaux et la superbe grille d’entrée sont toujours là, comme une sentinelle solide, toujours à son poste, pour perpétuer le souvenir des hommes qui, un jour, sont arrivés là en civil, jeunes hommes à peine sortis de l’adolescence, pour en sortir hommes faits, aptes au maniement des armes et à la défense de leur pays.
1er août 1914, c’est le décret de mobilisation générale. Tous les hommes aptes au combat doivent rejoindre leurs unités, conformément à ce qui est inscrit sur leur livret militaire. Pour les classes 1911 à 1913 déjà sous l’uniforme, il s’agit de rejoindre leur poste de combat, en ordre de bataille.
Le 113e régiment d’infanterie ne fait pas exception. Il quitte la ville par le train, accompagné par les blésois et leur fanfare. Les hommes sont en superbes uniformes, sous les ordres du colonel Gerardin. Trois bataillons, douze compagnies, forment le régiment, pour un effectif de trente-sept officier de l’armée active, seize de la réserve, deux cents sous-officiers et trois mille trois cent dix caporaux et soldats. Cent quatre vingt cinq chevaux, y compris les éclaireurs montés, accompagnent la troupe.
Le matin du 5 août, le 113e quitte la garnison de Blois en trois voyages : le bataillon Haghe (2e bataillon), prend le train de 9h39, celui de Chaylard (3e bataillon), prend le train de midi 28 et le bataillon de Maugis (1er bataillon), prend le train de 3 h 59.
Destination : la Meuse.
La suite, demain…