La lettre H du Challenge AZ nous mène à Cellettes, dans la forêt de Russy.
Jules Silvain Taxile, vingt-quatre ans, est facteur rural à Cellettes.
Il est marié depuis un an avec Augustine Richard, et un petit garçon, Jules Auguste, est déjà là, pour égayer le foyer. Il est né le 5 juillet 1873.
Cette année-là, le lundi 27 octobre, vers trois heures de l’après-midi, Jules et son frère, Georges, tailleur de pierre à Cellettes, se rendent en forêt de Russy, à un kilomètre de la commune.
L’hiver approche et les deux frères vont crocheter du bois mort.
Après en avoir amassé une certaine quantité, les deux hommes voient un hêtre d’assez grande hauteur mais de grosseur moyenne, qui leur semble intéressant.
Ils décident de le casser en lui imprimant, à l’aide de leurs crochets, des mouvements d’oscillation.
Malheureusement, leurs mouvements sont trop efficaces et l’arbre se brise d’un seul coup, vers le milieu de sa hauteur et leur tombe dessus.
Georges a juste le temps de se jeter à l’écart, mais Jules, n’a pas sa chance. L’arbre cassé le frappe à la tête et lui brise le crâne. La mort est instantanée.
Georges ne peut plus rien faire pour son frère. Il se retrouve seul, au milieu des bois, avec le corps sans vie de Jules. Personne n’entend ses appels à l’aide. Il doit l’abandonner pour aller chercher du secours.
Le corps de Jules est ramené chez lui. Le docteur Babault, médecin à Chitenay, averti du drame, se rend sur place et ne peut que constater le décès et en rédiger le certificat.
Eusèbe de Belloing, le maire, a été prévenu. Il n’y a pas d’incertitude ni d’ambiguïté. C’est un accident. Le médecin en est persuadé, alors le maire donne l’autorisation d’inhumer, et informe le procureur de la république, de l’évènement.
Jules laisse une jeune veuve et un bébé derrière lui. Elle se remariera en janvier 1876.
Georges, célibataire au moment des faits, se mariera quatre mois plus tard. Son troisième enfant, qui naîtra en 1883, sera prénommé Olivier Jules.
Triste et belle histoire