Le baptême des monstres

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Vous connaissez l’importance du baptême sous l’ancien régime. Sans baptême, point de salut. Les adultes vont en enfer, les enfants dans les limbes, pour y errer toute l’éternité.

C’est la raison pour laquelle les enfants doivent être baptisés le plus rapidement possible : le matin pour les enfants nés la nuit, l’après-midi pour les enfants né le matin, et ce, quel que soit le temps et la température extérieure.

La technique du baptême est simple : il faut aller à l’église avec le nouveau-né. La suite est l’affaire du curé et des parrain-marraine.

Le problème des choses simples, c’est qu’elles peuvent très vite se compliquer. L’époque est propice, entre autres, aux enfants qui meurent à la naissance (il suffit de voir à quoi ressemblaient les forceps de l’époque, sans compter l’hygiène et autres aléas médicaux.)

Sans baptême, point de salut, alors…………. Comment faire ?

En cas de nécessité, l’enfant doit être baptisé dès qu’il laisse apparaître une partie du corps sur laquelle on peut appliquer physiquement l’eau bénite.  Sans cela, impossible de les baptiser, quoique certains théologiens estiment que si l’on peut faire parvenir l’eau bénite “à l’interieur” avec un instrument, on peut baptiser l’enfant. Mais ce sont des théologiens, pas des prêtres qui doivent opérer tous les jours au fin fond de la province. Des règles très strictes sont donc écrites pour ces dernier. L’enfant doit être en partie dehors.

Pour cela, les prêtres sont autorisés à pratiquer la césarienne, mais uniquement sur une femme morte et aussitôt son dernier souffle expiré. La logique catholique est “qu’il n’est jamais permis de faire un mal en soi tel qu’est d’avancer la mort de quelqu’un, pour qu’il en arrive un bien”.

Et les enfants mal-formés ? Qualifiés de monstres à l’époque ? Ils ne doivent être baptisés que s’ils ont une figure humaine. Si l’enfant a deux têtes ou deux poitrines, marque de pluralité de personnes (car il y a autant de coeurs et d’âmes raisonnables  et par conséquent autant de personnes distinctes qu’il y a de têtes ou de poitrines) et si les deux têtes ou les deux poitrines sont distincts, il faut les baptiser séparément.

Vous voyez, tout est prévu.

Christine LESCENE
Christine LESCENE

Généalogiste professionnelle depuis 1993 - formatrice en généalogie professionnelle depuis 1995 - Généa bloggeuse depuis 2008

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2 commentaires

  1. Les sages femmes, choisies par l’église, pouvait baptisé l’enfant en cas de danger. Mais si il y avait des doutes sur la nature du baptème administré à la maison, l’enfant apporté ensuite à l’église ne pouvait être baptisé que “sous condition”. J’ai même rencontré à Châtenay (2 en 1779 le baptème d’un enfant né à demi-terme qui parait-il a émis un cri !

  2. C’était le point de vue de l’église catholique romaine, conservé par certaines églises issues de la Réforme. Il y a eu, visiblement, une confusion entre le rite juif de la présentation de l’enfant au Temple (à 8 jours) et celui du baptême qui a une signification pourtant radicalement différente dans le Nouveau testament. Il n’y est question que de baptêmes d’adultes comme témoignage public qu’ils sont devenus chrétiens.

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