Le Challenge Upro-G de février : la mort en Berry

Pas facile le challenge du mois de février, ou au contraire trop facile !! j’ai attendu le dernier moment mais, quand il faut y aller…

Le sujet “contes et légendes régionales” ne m’inspire pas vraiment, alors je le détourne vers les traditions et superstitions. Ce n’est pas un bien grand détournement car, bien souvent, les contes et légendes partent d’une tradition ou d’une superstition qui enfle avec le temps. Ou, à l’inverse, certaines légendes donnent lieu à des superstitions.

J’ai fait un petit tour dans ma bibliothèque, à la recherche d’un Claude Seignolle adapté. J’adore cet auteur, qui privilégie les témoignages des anciens, qu’il a interrogé toute sa vie durant. Dans “Le Berry des traditions et superstitions”, j’ai cherché et trouvé la mort.

Les bretons sont certainement les plus forts sur le sujet, mais les autres régions ne sont pas en reste. En Berry donc, il est une tradition qui donne lieu à superstition : “qui brûle tout ou partie du joug de ses animaux en est puni par une agonie épouvantable”. Pour y mettre fin, il suffisait d’approcher un joug de la tête du mourant pour qu’il trépasse immédiatement. Partant de là, dès qu’une personne mettait trop de temps à nourrir, le fait d’approcher un joug, mettait fin à l’agonie. Ceux qui n’avaient pas de boeufs ramassaient les jougs abandonnés sur les chemins et les gardaient, au cas où.

Cette interdiction de brûler les jougs s’étendait en fait à “tout ce qui fait de la peine aux bêtes” : bois des colliers des chevaux, et même des charrues.

Le bon sens terrien indique surtout que rien ne doit se perdre, tout doit servir et l’on ne doit rien jeter, surtout pas le joug. Ce même bon sens règle les cultures, leur temps, et tout de la vie quotidienne des paysans. Mais comme il y a toujours des “filous” qui croient pouvoir faire comme bon leur semble, la punition doit être divine, pour bien marquer les esprits.

C’est là qu’interviennent les fantômes. La punition divine, à travers la mort, est d’obliger le pêcheur à erreur entre deux mondes, jusqu’à ce que justice soit rendue. Cette sanction frappe (ou est sensée frapper), par exemple, les propriétaires indélicats qui déplacent les bornes des champs. Après leur mort, leur âme est condamnée à errer jusqu’à ce que la borne soit remise à sa place.

Ces superstitions viennent de la nuit des temps ? Que non, ce sont des témoignages du XIXe et XXe siècle, datés et localisés.

Et aujourd’hui ? Quels sont les traditions et superstitions encore actives ? Le chat noir, l’échelle, le parapluie ouvert dans une maison ? Tout cela tend à disparaître …….. pour laisser place aux petits hommes verts, soucoupes volantes et activités paranormales.

Christine LESCENE
Christine LESCENE

Généalogiste professionnelle depuis 1993 - formatrice en généalogie professionnelle depuis 1995 - Généa bloggeuse depuis 2008

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