La naissance de Jeanne Marie Amicel
Il y a des destins tragiques où le bonheur n’occupe pas beaucoup de place. C’est le cas du destin de Jeanne Marie Amicel.
Jeanne Marie Amicel est née le 28 janvier 1884, à Ruca, dans les Côtes-d’Armor. Elle est née à quatre heures du matin. Cela n’a rien d’exceptionnel. Ce qui l’est, en revanche, c’est que Jeanne Marie a une sœur jumelle, Marie Joseph, née deux jours plus tôt..
Marie Joseph est née le 26 janvier 1884, à une heure du soir, à Ruca, Côtes d’Armor, et Jeanne Marie est née trente-neuf heures après. Elles sont les filles de Brieuc Amicel et Jeanne Marie Lesage. Leurs parents se sont mariés le 27 avril 1881, à Ruca.
La première grossesse de leur mère était également gémellaire. Le premier enfant, un garçon, Jean Baptiste François, est né le 30 septembre 1882, à deux heures du soir, mais elle n’a accouché du second, une fille, que le 2 octobre, à six heures du soir, soit cinquante-deux heures après. Il n’y avait pas la péridurale à l’époque, uniquement la sage-femme et son savoir-faire. La pauvre femme a dû terriblement souffrir de ses naissances différées. Le deuxième enfant n’a pas de nom. Il est mort-né.
Premier chagrin
Il n’y aura pas d’autre grossesse. Jeanne Marie, la mère, décède une heure après avoir mis au monde Jeanne Marie la fille. Et ce n’est que le début des chagrins de Jeanne Marie.
Leur père, Brieuc Amicel se retrouve seul à les élever, mais pour peu de temps. Il décède le 29 mai 1886, à l’âge de trente-deux ans, à Ruca. Les petites filles n’ont que deux ans.
Le grand-père, Brieuc, soixante-cinq ans, déclare son décès et récupère les petites filles, qu’il élève avec sa femme, Adèle Figale, et leur fille, Marie, vingt-huit ans. Le 30 mai 1886, ils vivent tous à Ruca, quartier de Donetel.
Je n’ai trouvé aucune trace du frère, Jean Baptiste François. Est-il mort en bas-âge et le père a-t-il oublié de le déclarer ? Il n’apparait ni dans l’état civil, ni les recensements, ni l’armée. Si quelqu’un le trouve…
Les grands-parents Amicel décèdent à leur tour à Ruca : Brieuc, le 14 août 1889, à deux heures du matin, et Adèle, neuf jours plus tard, le 23 août, à deux heures du soir. Les petites filles restent avec leur tante, Marie, célibataire qui va devoir élever seule, ses nièces. Elles n’ont que cinq ans.
En 1896, je retrouve Jeanne, douze ans, domestique à Pleboulle, chez Pierre Leguédard, soixante-treize ans, et sa fille, Victorine, trente-cinq ans.
Et le bonheur arrive enfin. Jeanne rencontre Jean Marie Germain Charlot………. à suivre le destin de Jeanne Marie Amicel dans une autre article.