Le faute à la ribotte

CafconcDuo

Anselme Janty est marchand ambulant. Âgé de soixante-sept ans, il a pour maîtresse une jeune veuve de trente-sept ans, nommée Forgeot. Dans un élan de générosité, il lui promet, un jour, de l’emmener au café concert de la rue Saint-Maur. Pour l’occasion, la dame se confectionne un magnifique chapeau à plumes jaunes et rouges. L’évènement est important.

Le 20 novembre 1886, Anselme se décide enfin à tenir sa promesse. Arrivés au café concert, le chapeau à plumes fait forte impression sur les personnes présentes. Quatre heures durant, la dame écoute chansonnettes légères, chansons patriotiques et chansons sentimentales, pendant que monsieur…….. consomme.

Vers une heure du matin, Anselme est plus que cuit et le couple quitte le concert. Alors qu’ils se trouvent faubourg du Temple, ils croisent un groupe de jeunes gens dont l’un d’eux, Léon Guénée, dix-neuf ans, bouscule par inadvertance la dame Forgeot. Anselme prend la mouche et sort un revolver de sa poche. Sans crier gare, il tire un coup de feu sur le jeune Léon. Il le blesse légèrement à l’épaule droite et continue, comme si de rien n’était, sa route vers un nouveau lieu de boisson, les Halles.

Seulement la dame est très refroidie par l’incident et refuse de le suivre. Qu’à cela ne tienne, Anselme ressort son revolver et lui tire dessus. Elle est atteinte grièvement à la main droite et au bras gauche. Son chapeau figure également parmi les victimes… traversé par une balle.

Heureusement, la dame est guérie, mais Anselme comparaît devant la dixième chambre de police correctionnelle. Sa défense ? “c’est la ribotte qu’est cause de tout, mon juge, c’est la ribotte”.

Ribotte ou pas, c’est Anselme qui finit en prison…. pour huit mois.

Christine LESCENE
Christine LESCENE

Généalogiste professionnelle depuis 1993 - formatrice en généalogie professionnelle depuis 1995 - Généa bloggeuse depuis 2008

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