Le temps de la réflexion

Fougères-sur-Bievre - église

Jacques Coupechou a vingt-deux ans lorsqu’il épouse Marie Anne Pasquier, dix-sept ans, le 7 janvier 1778, à Fougères-sur-Bièvre.

Cinq années passent, sans qu’une naissance vienne égayer leur foyer, jusqu’au 7 août 1783.

Ce jour-là naît le petit Jacques Gilles. Le bonheur est de courte durée. Trois jours plus tard, la mort emporte la mère et l’enfant. Jacques reste seul.

Était-il un veuf inconsolable ou un veuf coureur de jupons ? Impossible à savoir, mais il va attendre six ans avant de se remarier.

Le 27 novembre 1787, Jacques épouse, en l’église de Feings, Marie Françoise Pichon.  Il a trente-et-un ans, elle en a vingt-quatre.

Feings-Eglise

Six années, c’est long à cet époque, pour un célibat. A-t-il cédé à la pression de la société de l’époque ? Peut-être bien que oui, mais pas dans le sens du long célibat.

Deux semaines après les noces, le 13 décembre 1787, Marie Françoise met au monde une petite fille, Ursule Marie Elisabeth.

On peut dire que Jacques a mis le temps de la réflexion avant de se remarier.

Peut-être a-t-il cédé à la pression paroissiale. A cette époque, les filles-mères devaient déclarer leur grossesse, et cette déclaration, qui normalement, contenait le nom du père, était lue pendant la messe, le dimanche, par le curé.

Jacques a-t-il cédé sous le regard mécontent et accusateur, des autres paroissiens ? Sous la pression du curé ?

Ou bien n’était-il pas le géniteur de la petite Ursule et a-t-il ainsi, en donnant un père à cet enfant, rendu son honneur à sa mère ?

Pour trancher, il faudrait trouver la déclaration de grossesse !!!

En attendant, voilà Jacques remarié et père de famille. La petite Ursule ne sera pas la seule enfant du foyer. Cinq autres enfants vont naître, dont un petit Jacques, deux ans plus tard.

Un an après la naissance de sa dernière fille, Anne, le 25 octobre 1800, Jacques décède à l’âge de quarante-quatre ans.

C’est un autre qui élèvera ses enfants. Marie Françoise se remarie le 12 février 1801, à Fougères-sur-Bièvre, avec Pierre Desloges. Son temps de réflexion, avant son remariage, aura été plus court que celui de Jacques.

Normal : une femme veuve avec six enfants à élever, âgés de treize à un ans, est bien contente de trouver un homme qui veuille bien d’elle. La vie des femmes, à l’époque, n’était pas facile et leur survie dépendait, pour beaucoup, d’un mari. 

 

Christine LESCENE
Christine LESCENE

Généalogiste professionnelle depuis 1993 - formatrice en généalogie professionnelle depuis 1995 - Généa bloggeuse depuis 2008

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