Marie Anne Elisabeth Desmorest, la femme de Joseph Doublot, décède à l’âge de quarante-et-un ans, le 24 décembre 1780. C’est un triste Noël pour Joseph et sa fille, Julie, dix ans. Pierre André Louis Desmorest, exécuteur d’Etampes et frère de Marie Anne Elisabeth, est nommé subrogé tuteur de Julie.
Le 12 janvier, Joseph et son beau-frère sont présents pour l’inventaire des biens de la communauté, dans la maison de la Bretonnerie acquise quatorze ans plus tôt.
Les tableaux ont disparu de la chambre haute, pas le miroir doré et son chapiteau.
Je passe sur la vaisselle et les meubles, très similaires à ceux du précédent inventaire, excepté une toilette de campagne, garnie de son miroir et tiroir, et de toutes ses boîtes et bouteilles, d’une valeur de vingt livres, et un secrétaire à pieds de biche à placage, garni de ses tiroirs et de sa table, estimé vingt-quatre livres.
Intéressons-nous à la garde-robe de la défunte. Comment s’habillait une femme de bourreau en 1780 ?
Il y a d’abord le linge de maison : dix-sept paires de draps de toile, vingt-quatre nappes de toile, six douzaines et demie de serviettes, douze souilles d’oreiller, dix-huit tabliers de cuisine, douze essuie-mains.
Viennent enfin ses effets personnels :
- Trente-et-une chemises à son usage,
- Une pièce de toile de soixante-six aulnes,
- Une polonaise d’indienne et son jupon,
- Un jupon blanc de coton et sa camisole,
- Un tablier de mousseline rayé,
- Une robe d’indienne et son jupon garni d’oublie de taffetas rayé jaune,
- Une robe de canadary (non identifié) couleur de rose et son jupon,
- un jupon et sa camisole rayée rouge de mousselin des Indes,
- Un jupon et sa camisole d’indienne fond bleu,
- Trois couettes, une d’indienne, deux de coton blanc et une camisole,
- Deux tabliers de toile,
- Un mantelet de taffetas,
- Une calèches (coiffure de femme), une tête de gaze et une blouse,
- Deux paires de souliers, une de chamois brune, l’autre en croquet de soie blanche à fleur d’or,
- Douze paires de bas tant laine que coton,
- Quatorze bonnets de nuit,
- Neuf mouchoirs de mousselines brodée à deux rangées,
- Plus onze serre-tête (petite coiffe placée sous la coiffe de linge),
- Plus deux paire de manche de mousseline brodée,
- Trois paires de poches (deux sacs liés à la ceinture, par-dessus le jupon),
- Une paire de boucles de femme à diamant, une paire de bracelets à diamant, une paire de boucles d’oreilles à diamant, une petite bague en or garnie de grenats, un collier de grenats,
- Trois bonnets coiffés, une coiffe de saint Quentin et un mouchoir de gaze.
Voilà une garde-robe bien remplie et de qualité.
La présence de la polonaise, introduite en 1778 par Marie Antoinette, indique que la défunte suivait la mode.