Joseph Doublot ayant démissionné de sa charge d’exécuteur du Loir-et-Cher, c’est un bourreau issu d’une célèbre lignée qui va prendre sa place.
Nicolas Charles Gabriel Sanson, frère de Monsieur de Paris et de Monsieur de Tours, devient officiellement l’exécuteur du Loir-et-Cher.
Les Sanson forment la dynastie de bourreau, probablement la plus célèbre et la plus romancée du pays.
Le créateur de la dynastie, Charles Sanson, dit Longval, né vers 1635 était marié à une Jouenne. Les générations qui vont suivre, vont voir naître dix-huit exécuteurs en titre, mariés à des Berger, des Jouenne, des Desmorêts, des Herisson (pour les familles liées à notre dynastie de Robert).
A la révolution, le titulaire de la charge, à Paris, est Charles Henri, fils aîné de Charles Jean Baptiste, titulaire de la charge, et de sa première femme, Madeleine Tronson. Il a cinquante ans en 1789. Il est le fils aîné, mais l’aîné des enfants est une fille, Madeleine Claude Gabrielle, déjà décédée, mariée à Pierre Hérisson, l’exécuteur de Melun.
A la mort de sa première femme, Charles Jean Baptiste s’est remarié, avec Jeanne Gabrielle Berger, des exécuteurs de Touraine. Ils auront huit enfants, dont les trois aînés sont des garçons : Louis Charles Martin, exécuteur de Tours et Auxerre, marié à la sœur de l’exécuteur de La Rochelle et Amiens, Nicolas Charles Gabriel, notre nouveau bourreau de Blois, et Louis Cyr Charlemagne, l’exécuteur de Provins. Leur sœur Marie Josèphe épousera Jean Louis Sanson, l’exécuteur de Reims, son cousin germain.
Pour l’heure, Nicolas Charles Gabriel, âgé de quarante-quatre ans, au début de la révolution, ne semble pas être titulaire d’une charge avant d’arriver à Blois et de prendre la succession de Joseph Doublot.
A-t-il un lien avec la dynastie créée par Blaise Robert ?
Oui : sa mère, Jeanne Gabrielle Berger, est la petite-fille d’Elizabeth Henault, elle-même arrière-petite-fille de Blaise Robert. Nous sommes bien toujours dans la lignée. D’un autre côté, vu que les exécuteurs se marient entre eux, j’aurais bien fini par trouver un lien.
Nicolas Charles Gabriel bénéficie du nouveau décret, du 21 Vendémiaire IV, qui augmente le traitement des exécuteurs.
Malgré son âge avancé, il est célibataire. Les bourreaux de notre dynastie se marient tous très jeunes. C’est donc une exception pour notre lignée.
Mais il profite de son séjour à Blois pour convoler en justes noces, avec Anne Françoise, née de parents inconnus, veuve depuis onze ans de François Fromentin. Je parle de séjour car Nicolas Charles Gabriel ne s’attarde pas à Blois. La paye est bien trop petite pour son goût. Rappelons qu’elle est fonction du nombre d’habitants et Blois est une petite ville. Il quitte le Loir-et-Cher en l’an VI pour d’autres cieux plus rémunérateurs.
Il décèdera trois ans plus tard, le 6 Vendémiaire IX, à Montpellier, comme exécuteur de l’Hérault.
