Les dimanches de ma généalogie : Mon maçon creusois

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On pourra toujours dire que nous faisons notre généalogie sans recherche particulière, de noble ou de bagnard, avec une totale équité envers nos ancêtres, il faut bien l’avouer, lorsque nous en trouvons un qui sort de la norme, on jubile. Je jubile.

Pourquoi ? Parce que les recherches vont être plus intéressantes ? Peut-être, ou peut-être pour une fierté mal placé de vantard de cour de récréation. C’est humain. Tant qu’on ne se focalise pas sur eux en oubliant les autres.

La grande majorité de nos ancêtres n’a pas d’Histoire. Ils sont nés, se sont mariés, reproduits et sont morts. Nous ne pouvons pas les interroger sur leur vie, leur caractère, leurs envies, leurs amours. Pour la très grande majorité d’entre eux, nous n’avons que trois documents : le baptême, le mariage, le décès. Alors quand certains d’entre eux nous permettent de chercher ailleurs, d’avoir plus, il est logique de leur accorder plus d’attention. Je ne déroge pas à la règle. Cela ne retire rien de la tendresse que j’éprouve pour les autres.

Lorsque j’ai commencé ma généalogie, j’avais entendu parler de ces maçons itinérants qui avaient bâti la capitale et bien d’autres grandes villes ou monuments : les maçons creusois. J’étais persuadée de n’être que bretonne et normande. Et puis, il y a eu Jacques Bordery.

Jacques a épousé en 1826, au Havre, une normande pure beurre, Thérèse Letailleux. Mais lui, il est maçon de la Nièvre. Que venait faire un maçon de la Nièvre au Havre en 1826 !!! C’est le début de la transformation de la ville vers une ouverture sur le commerce, l’étranger. Même si les plus gros travaux auront lieu après, dès 1815, la ville commence à bouger. Peut-être est-ce pour cela que Jacques a rejoint le Havre depuis la Nièvre. Quel trajet a-t-il suivi ? Aucune idée. Est-il passé par Paris, pourquoi n’y est-il pas resté ? A-t-il participé à la restauration ou construction des châteaux le long de sa route ? Cela reste du domaine de l’inconnu. Mais c’était mon premier ancêtre voyageur.

Je l’ai donc pisté dans la Nièvre où j’ai découvert son père, Antoine, LE maçon creusois de ma famille. Antoine Bordery, né à Saint-Maixant dans la Creuse, que la carrière itinérante de maçon a mené dans la Nièvre. Pourquoi ? Quels travaux ? Mystère.

Ce qui n’est pas mystérieux, c’est que, sur place, il a rencontré Marie Robillard, une pure nivernaise, et qu’il lui a fait cinq enfants avant de l’épouser en 1815. Le mariage lui a permis de légitimer tous ses enfants. Pourquoi avoir attendu ?

Il a peut-être, tout simplement attendu, que sa première femme, Catherine Fitieux, décède. Il n’y avait pas de divorce à l’époque.

Et il est resté dans la Nièvre. Grâce à lui, j’ai des ancêtres dans la Creuse et dans la Nièvre.

Mais je bute toujours sur son premier mariage. Où a-t-il eu lieu ? Pas de trace pour l’instant. Sa succession me dit qu’il n’a pas eu d’autres enfants. Enfin, pas d’autres enfants connus de ses enfants nivernais. Je continue à chercher.

Christine LESCENE
Christine LESCENE

Généalogiste professionnelle depuis 1993 - formatrice en généalogie professionnelle depuis 1995 - Généa bloggeuse depuis 2008

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