Mieux vaut tard que jamais

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Le 28 février 1819, à une heure du matin, un bébé est trouvé dans la crèche de l’hospice. Il est enveloppé de guenilles. C’est une fille, visiblement tout juste née. L’officier de l’état civil auquel l’enfant est présenté la nomme Louise Alexandrine Sandillon. Elle est ensuite confiée à l’hospice pour y être élevée.

Le 10 mai 1819, à neuf heures du soir, à Mondoubleau, Madeleine Brindeau, vingt-six ans, orpheline de mère, fileuse, épouse René Vincent Chereau, vingt-sept ans, scieur de long.

Il y a vingt-huit kilomètres entre les deux villes. Elles ne sont pas du même canton. Et pourtant.

En 1836, lors du recensement de Mondoubleau, Madeleine vit seule avec leur fils, âgé de quinze ans. Son mari décède le 28 janvier 1842, à Saint-Sigismond, où il est maçon. Est-ce là que Madeleine a cherché sa fille ou bien savait-elle déjà où elle vivait ?

Car Madeleine est la mère de Louise Alexandrine.

Le 19 janvier 1843, Madeleine se rend à Vendôme, et, devant l’officier de l’état civil, elle reconnaît Louise Alexandrine Sandillon comme sa fille. Louise Alexandrine est domestique à Chauvigny, à seize kilomètre de Mondoubleau et vingt de Vendôme.

Il était temps car, le 7 février 1843, à onze heures du matin, Madeleine assiste au mariage de sa fille, à Vendôme, avec Pierre Michel Chaufournais, tisserand de Vendôme.

Les dates sont étrangement cruelles et magiques. Dans un premier temps, la mère abandonne son enfant et se marie. Un enfant dont l’époux ne veut visiblement pas puisqu’il faut attendre son décès pour que la mère le reconnaisse.

La mère reconnaît son enfant et il se marie. La boucle est bouclée.

 

Christine LESCENE
Christine LESCENE

Généalogiste professionnelle depuis 1993 - formatrice en généalogie professionnelle depuis 1995 - Généa bloggeuse depuis 2008

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