Sujet chaud du moment, l’indexation collaborative.
Je n’épiloguerai pas sur les “pour” et les “contre” mais sur la méthode.
A quoi doit servir l’indexation ?
A retrouver rapidement et facilement le renseignement recherché. Enfin, c’est ce que j’imagine et ce qui semble logique.
Ainsi, sur un site d’archives, si je veux le feuillet matricule d’Auguste Tubercule, je n’ai plus qu’à taper son nom et hop……… le feuillet s’affiche. Magique non ? Surtout pour ceux qui avant feuilletaient les registres page après page (quand il n’y avait pas de table alphabétique bien sur !!).
Mais voilà, comment doit-on indexer ? Et là, le débat commence. Pour certain, il faut scrupuleusement recopier ce que l’on voit même si c’est faux.
Quel intérêt ?
Si Auguste Tubercule a été écrit Buberclue et qu’il est indexé comme écrit donc Buberclue, qui va le trouver ? A quoi aura servi son indexation ?
Par contre, vérifier en indexant permet non seulement de créer une vraie base de données consultable mais surtout de détecter des erreurs et de se rendre compte que, dans le temps, ils faisaient aussi des erreurs. Et même parfois de très grosses erreurs.
Déjà que les indexeurs font aussi des erreurs !!! qui n’a pas râlé devant l’indexation annuelle des registres paroissiaux !!! lorsque l’indexeur, au lieu de marquer le début de l’année, marque le milieu ou n’arrivant pas à lire correctement l’année en écrit une fausse.
Donc, on est bien d’accord, un indexeur ne doit indexer que s’il arrive à lire………… évident non ? Pas pour tout le monde.
Et surtout il doit vérifier…………… le cas de l’indexation de mémoire des hommes est le meilleure exemple qui me vienne à l’esprit.
Comparer la fiche MDH avec le feuillet matricule permet de détecter bien des erreurs……….. Mais où est l’erreur ? Sur MDH ou sur le feuillet matricule ? Et bien on vérifie avec l’acte de naissance s’il s’agit d’un problème de date ou de nom ou de prénom et on vérifie avec le journal de marche du régiment si c’est un problème de régiment, de date de décès ou de lieu de décès.
Dernièrement, le cas d’Henri Chibran m’a occupé quelques minutes. Mort à la Neuville dans l’Aisne, je regarde et……… il y a plusieurs La Neuville dans l’Aisne. Lequel est-ce ? Hop, petit tour dans le journal de marche de son régiment et là……. le jour de sa mort, son régiment s’est bien battu à La Neuville, mais au village de La Neuville sur la commune de Cormicy dans la Marne. Bon, c’était à la frontière avec l’Aisne, mais officiellement, il est mort à la Neuville, Cormicy, Marne.
Évidemment, ainsi fait, c’est plus long, mais au moins c’est fiable.
Nos ancêtres méritent au moins cela non ?
Personnellement, je suis ravie de pouvoir retrouver sur Généabip des soldats de Napoléon originaires de mon village grâce au patient travail des releveurs du projet « Matricules 1802-1815 » Mais voici un exemple concret de l’ambiguité des relevés avec Louis Marie Aimé, soldat à la 40e demi-brigade de ligne, bataillon de l’Ile-de-France, 23e compagnie, matricule 2145 (SHD, page numérisée 362). * nom : sur la case matricule, « Louis Marie Aimé » tout écrit de la même manière sans pouvoir distinguer nom et prénom (répertorié dans la table à « Aimé page 358 »)/ Releveur : nom : Aimé, prénom : Louis Marie/ nom réel au baptême : enfant naturel avec 3 prénoms « Louis Marie Aimé ». Adopté à l’âge de 9 ans par Jean Groussard, il aurait du logiquement être désigné sous le nom de « Groussard. * date de naissance dans la case matricule : 24 août 1779/ releveur : 24 août 1779/ date de baptême réelle : 20 octobre 1778, BMS 1778-1792, p 9 (aucun enfant n’a été baptisé à Bouhet le 24 août 1779, et ceci dans les 2 collections, et il n’y a pas d’autre « Louis Marie Aimé ») * lieu de naissance dans la case matricule : Bouhet, canton d’Aigrefeuille, Charente/ le releveur a corrigé correctement : Bouhet, Charente-Inférieure (Charente-Maritime)/ lieu réel : Bouhet se trouvait bien à l’époque en Charente-Inférieure dans le canton d’Aigrefeuille (mais actuellement dans le canton de La Jarrie, Charente-Maritime) * nom du père : sur la case matricule, Louis dit Rhin/releveur : Louis/ acte de baptême : Louis Nicolas Dehillerin, père illégitime mais clairement désigné par le curé * nom de la mère sur la case matricule : Marie Mathé/ releveur : Marie Mathé/acte de baptême : mère « naturelle » non nommée par le curé (intentionnellement ou pas, impossible de le savoir). Le 21 mai 1788, une « Marie Matté » se marie à Bouhet avec Jean Groussard, qui adopte le petit « Louis Marie Aimé », âgé de 9 ans et 7 mois donc correspondant à l’enfant né en octobre 1778 (BMS 1778-1792, p 82) avec pour signataire un nommé « De Hillerin ». D’où l’utilité comme vous le dites si bien de croiser de mutiples sources pour rétablir la vérité sur la « vie et l’œuvre » de ces braves soldats.
Parfaitement d’accord et vous décrivez aussi ma façon de procéder. Oui, c’est plus long, voire beaucoup plus long mais ça vaut la peine. J’ajouterai tout de même que ce n’est pas toujours simple et qu’à mon avis, il vaut mieux se concentrer sur un secteur géographique que l’on connait bien (chaque site d’AD ayant, hélas, ses propres méthodes).
Un petit truc que je pratique souvent et qui m’évite à 99% d’aller consulter les JMO quand ils existent. Je recherche dans la base indexée les soldats du meme régiment decédés le même jour au même endroit. Ça peut donner la localisation. Après ça je jète un oeil à Géoportail pour me faire une idée de l’endroit. Si je ne trouve pas à ce stade, une recherche dans google avec les termes lieu, departement et année et/ou régiment me renvoie sur le Forum 14/18 par exemple pour le bois Untel ou les ambulances. Thierry @guepier92
sauf que le JMO est plus fiable. J’ai recherché un lieu sur google et sur cartes puis avec Forum 14/18 mais la réponse qui y a été donnée était fausse. Pourtant, celui qui l’a postée était catégorique. Le JMO m’a donné tous les indices pour situer le lieu sur la carte. Si j’avais d’abord vérifié là, j’aurais perdu moins de temps. Maintenant, c’est d’abord JMO. C’est le problème avec les lieux-dits et les communes. Si le nom existe comme commune, les indexeurs ont tendance à s’y fier mais sur les JMO, les lieux de bataille et donc les lieux de décès, ils ne font pas la distinction entre lieux-dits et communes. Google n’est pas toujours mon ami.