Je vous imagine faisant des sauts de carpe sur vos chaises !!! Comment, j’ai des ancêtres couguars !!! Impossible d’imaginer grand-mère en tenue léopard, maquillée comme une voiture volée, flirtant dans les boîtes de nuit à la recherche d’une proie jeune et fraîche.
Sauf que…………… grand-mère n’a pas toujours eu quatre-vingt ans.
Sauf que……. c’est quoi en fait une couguar ?
Pour les chercheurs néozélandais Zoe Lawton et Paul Callister, « la définition la plus simple et la plus largement utilisée est celle d’une femme de 40 ans ou plus qui sort ou cherche à sortir avec des partenaires ayant au moins dix ans de moins qu’elle » (phrase directement tirée de wikipedia, via « Older Women-Younger Men Relationships: the Social Phenomenon of ‘Cougars’. A Research Note », Zoe Lawton et Paul Callister, Instittute of policy studies, janvier 2010.
Si je fais un raccourci généalogique, les couguars de mon arbre ont épousé des hommes beaucoup plus jeunes qu’elles. Là, je ne parle pas d’un ou deux ans d’écart, mais de plus. Qui n’a pas cela dans son arbre ?
Nous sommes bien plus habitués aux hommes épousant des femmes plus jeunes, parfois beaucoup plus jeunes. C’est une “évidence” biologique. Les hommes peuvent procréer jusqu’à un âge avancé, pas les femmes. Pour être sur nos arbres, les grands-mères devaient être en âge de procréer.
Mais si nous n’en trouvons pas souvent dans nos généalogies, nous en rencontrons parfois au détour d’un registre.
Lorsque ma sosa 205, Jeanne Sery, épouse mon sosa 204, Nicolas Hardy, elle a trente-deux ans, et lui vingt-deux, en 1751 et ils auront quatre enfants.
Mon sosa 212, Jacques Boulant, épouse en premières noces, Louise Marinier, en 1737. Il a vingt-deux ans, elle en a trente-cinq. Le mariage sera court, après deux enfants et quatre ans, elle décède. Il se remariera trois fois.
Ayant moins de quarante ans, elles sont plutôt des bébé-cougars.
Au détour des actes de mon département, j’ai croisé François Augereau, vingt-cinq ans, qui a épousé Marie Catherine Landier, quarante ans, en 1825, à Choué.
Et encore Louis François Tremblin, vingt-un ans, qui a épousé Marie Madeleine Damas, quarante-et-un ans, à Droué, en 1848.
De vraies cougars cette fois !!!
Mais quel pouvait être l’intérêt pour un homme très jeune, d’épouser une femme ayant l’âge de sa mère ? Surtout que le divorce n’existant pas, le mariage était jusqu’à la mort.
Evidemment, il y avait l’amour…………… et parfois, plus prosaïquement, le fait d’échapper à la guerre, puisque les célibataires partaient en premier……… ou l’argent, si la future était très bien dotée. A vous de choisir.
Et sur vos arbres ? Vous en avez ?
En 1819, Louise Rose Moussaud est âgée de 62 ans, mère de 11 enfants, veuve et aubergiste à Fontenay-Le-Comte. Elle s’y marie le 4 novembre 1819 avec Louis Joseph Gaillard, âgé de 25 ans, ancien brigadier des chasseurs à cheval de la Sarthe, né le 24 juillet 1794 à Bouvelinghem (Pas-de-Calais). Louise est morte à Bouhet en 1827. La même année, son veuf se remarie à l’âge de 33 ans à Tonnay-Charente avec “Rosalie”, marchande âgé de 47 ans (toujours ce goût pour les femmes d’expérience LOL). Louis Joseph Gaillard est décédé le 6 décembre 1868 à Rochefort, soit 41 ans après le décès de sa première épouse ! Je n’ai toujours pas trouvé la raison de ce mariage hors-norme.
J’en ai probablement dans mon arbre, il faudrait que je vérifie. Mais au Pays basque, un facteur supplémentaire devait entrer en ligne de compte. Comme on ne “fusionne” pas les domaines, les aînés ne se marient jamais entre eux. Le droit d’aînesse (fille ou garçon) prévaut même après la Révolution, ce qui explique que dans certains cas les héritières devaient être amenées à épouser des “cadets” beaucoup plus jeunes qu’elles. Ce qui ne devait pas forcément leur déplaire. Ni à leur mari…
Effectivement, mon ancêtre Marie Lathuillière était une cougar ! À 33 ans elle se maria avec Henry Villecourt, un jeunot de 18 ans… Si c’était pour échapper à l’armée, ça ne lui a pas réussi : il est mort 10 ans plus tard à Wagram. Je choisis donc de croire que c’était par amour…