Paul Claude Cuper, décervelé exécuté

Le challenge UPro-G de juin (je sais, je suis en retard), portait sur un guillotiné de la révolution française. Beaucoup ont péri sur la “faiseuse de veuves” pendant cette période sombre de notre histoire. Certains ont perdu la tête pour pas grand chose, d’autres pour beaucoup et certains avaient perdu la tête bien avant qu’elle ne tombe dans le panier de la guillotine. C’est le cas de Paul Claude Cuper.

Paul Claude Cuper fait partie d’une des dynasties blésoises : une dynastie de maître horloger. La dynastie commence, dans la cité royale, avec Paul Cuper, venu d’Allemagne. Il exerce déjà à Blois, en 1555.

Son père, Paul Vincent fait parti de la sixième génération des Cuper établis à Blois. Ils sont quasi tous horloger. Beaucoup ont quitté la ville pour chercher fortune ou renommée ailleurs, en France ou à l’étranger.  On retrouve des descendants de Paul, le 1er du nom, en Allemagne, en Angleterre, en Turquie, etc.

Paul Vincent est maître horloger. Il se marie le 9 décembre 1766, à Châteaudun avec Marie Anne Fouquet, fille du conseiller et procureur du roi de l’élection de Châteaudun. Ils vont avoir sept enfants avant que la révolution ne vienne faire des ravages dans certains milieux. Paul Claude est l’aîné, mais il ne prend pas la charge de son père, il est maître gantier.

Les Cuper ne sont visiblement pas pour le nouvel ordre qui s’établit.

Paul Vincent est incarcéré. Son deuxième fils, Simon, part vivre à Saint-Domingue, émigré.

guillotine

Paul Claude est jugé par le tribunal révolutionnaire, et condamné à Mort, comme contre révolutionnaire, le 15 messidor 2. Il a vingt-six ans.

Les malheurs de la famille ne vont pas s’arrêter là. Le plus jeune fils, Paul Vincent, comme son père, décède le 7 mai 1795, à Blois, âgé de vingt-et-un ans.

La mère ne survivra pas à tous ces chagrins. Elle décède à son tour, le 2 février 1802.

Il ne reste que deux fils, à Paul Vincent. Simon rentre en blésois et devient receveur des contributions directes. Louis Augustin, le troisième fils, en revanche, est comme son père et comme les hommes de la longue lignée qui le précèdent. Il est horloger.

Mais revenons à Paul Claude. Les archives privées de son frère, Simon, le disent « dément ». Et le compte rendu de son interrogatoire le confirme.

Jugé salle de l’Egalité, Paul Claude a d’abord subi des interrogatoires à Meaux. Il a été arrêté car trouvé sur la route, sans passeport. « Je suis parti de Blois, sachant qu’il y avait des troupes à Orléans, que je devais commander. J’étais appelé.  Appelé en qualité de général des armées françaises, nommé par Louis XV après avoir fait prisonnier le roi du Maroc ».

C’est troublant. A l’accusation d’avoir jeté sa cocarde tricolore, il réplique « qu’il préfère la blanche et crie vive le roi, vive la reine, vive la république. » C’est confus.

Le constat est simple : décervelé, à conduire à Charenton et non sur l’échafaud. C’est pourtant là qu’il finit. (« la terreur » de Patrick Wald Lasowski ).

La Révolution n’a pas la compassion pour compagne ordinaire. Bien des innocents, rétablis ensuite (dommage qu’on ne puisse pas recoler les têtes), ont péri sous le couperet de la guillotine, des innocents, et des déments.

 

 

Christine LESCENE
Christine LESCENE

Généalogiste professionnelle depuis 1993 - formatrice en généalogie professionnelle depuis 1995 - Généa bloggeuse depuis 2008

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