Il est cinq heures du matin, le 13 avril 1851, lorsque le corps d’un homme est retiré de la Loire, en face du village du Cavereau, commune d’Avaray. Les circonstances de la mort sont bizarres, mais il est impossible aux gendarmes de trancher : suicide ou meurtre ?
L’homme paraît être âgé d’une quarantaine d’année, et a séjourné dans l’eau deux jours au plus. Il a les deux mains liées aux extrémités d’une cravate de laine rouge amarante, rayée de blanc, laissant un intervalle de trente-cinq centimètre entre les deux poignets. Les jambes sont également attachées avec un mouchoir de poche en coton à carreaux rouges, roses et blancs.
Signalement : taille moyenne, cheveux grisonnants, assez épais et légèrement frisés, barbe noire paraissant ne pas avoir été rasée depuis une quinzaine de jours, favoris roux descendant jusqu’au bas du visage.
Il porte deux blouses de coton bleu, courtes, à collet et serrées autour du corps par une moitié de cravate à fond blanc garni de fleurs, l’une presque neuve, l’autre usée, un pantalon gris en laine croisées, troué et reprisé, surtout à l’endroit des genoux, une veste en drap bleu, assez bonne, garnie de boutons noirs en composition, imprimés en forme de damiers, gilet d’étoffe à rayures noires et grises, chemise en coton blanc, ayant de chaque côté de l’ouverture une broderie de fleurs et de feuilles, mauvais bas de laine noire drapée, gros souliers.
Rien dans ses vêtements ne permet de l’identifier. Les gendarmes n’ont trouvé dans ses poches qu’un morceau de pain et une tabatière en écorce de bouleau ou de cerisier.
Transporté au bourg, il est immédiatement inhumé au cimetière de la commune.