Mourir en exerçant son métier, c’est un risque que beaucoup prennent : parce que le métier est dangereux, parce qu’il manipule des produits ou des machines dangereuses.
Mais mourir en exerçant son métier, d’une cause qui n’a rien à voir avec, c’est le triste sort dévolu à Louis Alphonse Lacroix.
Louis Alphonse est né à Saint-Hilaire-la-Gravelle, en 1857, fils de Pierre Odon Lacroix, scieur de long, et de Catherine Gillot. Il épouse, dans la même commune, en 1883, Amélie Adèle Guillois.
Louis Alphonse exerce le même métier que son père, scieur de long.
Le mercredi 29 juin 1887, il est dans la forêt de la Gaudinière, occupé, dans un taillis très épais, à couper les liens pour ses fagots.
Un coup de feu éclate et louis Alphonse est atteint d’une décharge de chevrotines, dans le côté gauche.
Les gardes de la forêt accourent au bruit de la détonation.
Ils ne peuvent rien faire d’autre, pour Louis Alphonse gravement atteint, que de le relever et le transporter chez lui.
C’est là qu’il décède, deux jours plus tard, sans avoir pu identifier son agresseur.
Il est probable qu’il s’agisse d’un braconnier, qui l’a confondu avec un gros gibier.
Louis Alphonse n’avait que trente ans, et il laisse, derrière lui, une veuve et une petite fille de dix-neuf mois.
Quelques mois plus tôt, des braconniers avaient tué un garde-chasse dans la même forêt, Benoit. Lui aussi laissait une petite fille, née après sa mort.
Si les meurtriers du garde Benoît ont été identifiés, j’ignore si celui de Louis Alphonse l’a été.
Le métier de bûcheron est dangereux, mais être pris pour du gibier ne fait pas parti des risques légitimes de cette profession.
Photo tirée de :
Au dix neuvième siècle et dans la première moitié du siècle dernier, les forêts recouvraient des dizaines de milliers d’hectares du Cher et de la Sologne. Et il y avait du monde qui travaillait dans ces forêts ! Bûcherons, écorceurs, fagoteuses, fendeurs de lattes, fendeurs de merrains, scieurs de long, équarisseurs, rouliers, mais aussi charbonniers, sabotiers, balaitiers…