Aujourd’hui encore, des quartiers entiers sont évacués après la découverte d’une bombe qui n’a pas explosé, depuis la dernière guerre.
Aujourd’hui encore, des agriculteurs, des pêcheurs, trouvent des obus de la première guerre mondiale, plus d’un siècle après.
Nous parlons toujours des mines antipersonnelles sur lesquelles les enfants perdent la vie, héritages du Vietnam ou des guerres plus récentes.
Alors imaginez les dégâts que ces engins de mort ont pu provoquer au lendemain des guerres, lorsque les socs de charrue les heurtaient pendant les travaux des champs, lorsque les chantiers de reconstruction les mettaient à jour trop brutalement.
C’est la mésaventure qui est arrivée à François César Gilles Londiveau.
François César Londiveau, né en 1810 à Vendôme, marié en 1837 à Françoise Gautier, est propriétaire dans le faubourg Saint-Bienheuré, de Vendôme, après avoir exercé la profession de perruquier.
Ce n’était pourtant pas un gamin irresponsable, mais, ce jour-là, 2 mai 1871, alors qu’il travaillait à son jardin, sur la commune d’Areines, à Malabry, il ne résista pas à l’envie d’examiner l’engin que ses outils venaient de mettre au jour.
Il s’agissait d’un obus non percuté, de cette guerre qui vient juste de s’achever, celle de 1870.
L’aurait-il reposé doucement, il ne se serait peut-être rien passé, mais l’obus est tombé par terre et a éclaté.
François César a été atteint aux jambes, gravement atteint.
Malgré tous les soins qui lui ont été prodigués, il est décédé le lendemain, à neuf heures du soir. Il avait soixante ans.
Les guerres aussi, peuvent tuer accidentellement.
PASSE D’ARMES. Conflit relativement peu connu du grand public, la guerre de 1870-1871 a opposé la France et “les Allemagnes” (à cette époque, le pays est composé de plusieurs états qui ne sont pas encore véritablement unifiés). Il s’agit pourtant un moment fondateur dans les relations de ces deux pays.