S’il y a bien une profession qui doit constamment évoluer et se réinventer, c’est bien la profession de généalogiste familiale. Mais pas n’importe comment !!!
Les choses évoluent très vite dans le milieu de la généalogie. Après des années d’immobilisme pépère où l’état civil et le registre paroissial régnaient en maître, la roue informatique doublée de la roue internet pousse le métier à changer de méthodes de travail, de “produits” à proposer au client, de matériels, même, de travail.
C’est mieux pour le généalogiste professionnel, en grande partie, parce qu’il peut enfin montrer ce qu’il sait faire (ou plutôt ce qu’il est sensé savoir faire, mais pour certains, j’ai de gros doutes !!). Le travail devient plus intéressant, plus technique aussi et pas uniquement dans les documents à rechercher. Si un généalogiste professionnel ne maîtrise pas correctement les outils informatiques, il est très vite dépassé.
Il faut se tenir informé de toutes les nouveautés, qu’il s’agisse d’outil informatique, de bases de données en ligne, d’archives en ligne, de dépôts d’archives nouvellement disponibles, d’archives mêmes nouvellement accessibles, etc.
Et il faut trouver des clients. Oui, il faut se réinventer mais pas n’importe comment.
Il y a quelques années, une collègue a proposé une prestation de “tourisme généalogique”. Elle était d’avant-garde et précurseur car maintenant, c’est quelque chose qui est entré dans les mœurs. A l’époque, “l’intelligentsia” de la profession avait fait la moue : vulgariser la profession par le tourisme, oh shocking !!! Comme quoi, tout le monde peut se tromper, même ceux qui se croient les meilleurs.
Proposer de nouvelles prestations ? Oui, mais ces nouvelles prestations doivent être cohérentes avec la généalogie, avec le travail du généalogiste et ce que souhaitent les clients.
Dois-je revenir sur la généalogie au kilo qui semble reculer question tendance ? Le fait de proposer 2, 3, 4, etc. générations est un non-sens. Encore, de une généalogie sur 5 à 6 générations permet de proposer un “produit” fini et complet. Moins est absurde, plus n’est pas quantifiable. Mais cela, ce n’est pas grave. Cela rend juste plus confus l’offre au client.
Il y a eu une autre tendance qui semble disparaître également : la généalogie cognatique. Demandez donc à n’importe qui dans la rue s’il sait ce que cela veut dire. Expliquez-lui et vous verrez sa réaction. Pourquoi proposer quelque chose que personne, ou très peu de personne, ne connaît ou ne souhaite ?
Ce n’est pas grave non plus, juste une perte de page internet et une perte de lisibilité pour le futur client.
Mais il y a des règles de base qu’il vaut mieux ne pas transgresser si l’on veut conserver le statut de “professionnel” et c’est là oùje veux en venir, lorsque je dis qu’il ne faut pas faire n’importe quoi.
En me promenant sur des sites de professionnels, dans le cadre d’un exercice de création de site, j’ai cru halluciner à la lecture de certains tarifs de collègues.
Aujourd’hui fleurit le tarif internet !!!
Oui, effectivement, internet nous permet une plus grande flexibilité de travail mais pourquoi faire un tarif internet ?
Je vous rappelle les règles de base de la tarification : un tarif se calcule sur un taux horaire multiplié par le temps de travail.
Une heure de travail est UNE heure de travail, que l’on soit aux archives, en mairie ou devant son ordinateur. Le seul avantage dans ce dernier cas, est de travailler en pantoufle avec son mug de thé chaud à côté du clavier. Une heure passée à faire des recherches sur internet n’a pas moins de valeur qu’une heure passée à compulser des registres aux archives. Alors pourquoi faire un tarif internet si ce n’est brader son temps. Autant dire que les heures sur internet sont soldées !!!
Question tarif encore, j’ai vu des trucs qui m’ont fait dresser les cheveux sur la tête !! J’ai vu un tarif pour une cinq générations par quartier aberrant. Si l’on se réfère au taux horaire du collègue, il vous la fait en 13 heures !!!
13 heures pour la recherche et la rédaction du dossier. Évidemment, pour ce prix-là, il n’y a pas de transcription et uniquement de l’état civil mais même pour les meilleurs, 13 heures !!!! Je vais le surnommer Lucky Luke, le généalogiste qui tire plus vite que son ombre.
Je crois tout simplement qu’il n’a pas réfléchi une seule fois à son tarif. Il a un tarif horaire normal, probablement fonction de ce qu’il a lu sur les autres sites de pro, et pour son forfait, il a juste pris une louche … mais une toute petite louche.
Comment être crédible après cela ?
Cela ne remet pas en cause les qualités de chercheur de la personne, dont je n’ai pas connaissance, mais juste ce qu’il met sous les yeux des futurs clients, ce qu’il lui fait croire. Et malheureusement, il n’est pas un cas isolé. Comment être crédible après cela ?
Alors inventer, innover oui. Et il y aura des plantages, des ratages, des choses qui ne marcheront pas et d’autres qui réussiront. C’est la règle de l’invention.
Mais pas n’importe comment et pas au détriment du métier lui-même et de l’image qu’il projette.
C’était mon mouvement d’humeur du jour.
Bonjour, je souhaiterais communiquer mais autrement que par ce blog. Avez-vous une adresse en MP ? Merci par avance pour ce retour
répondu par mail
bonjour je lis avec beaucoup d’intérêt vos articles… il est vrai qu’en tant que passionnée de généalogie, je me suis souvent interrogée sur la profession. Non que j’aie envie d’y entrer, (j’ai déjà un métier) mais je trouve cette profession méconnue et pourtant… d’utilité publique. petite anecdote : le frère aîné de ma mère est “d’un autre lit”, dans les années sombres de 1942. 70 ans après, j’ai fait des recherches sur ce secret familial qui l’avait amputé de la moitié de ses racines, je les lui ai rendues. J’ai encore dans l’oreille les sanglots de ce vieil homme pourtant si secret… bonne continuation Senami
Bonjour, j’aimerais savoir si vous auriez une adresse mail ou un moyen autre de communiquer que via votre blog ? Bonne journée à vous !