Tout le monde n’est pas le père Noël

Qui n’a pas entendu parler des frasques d’un oncle, d’un cousin ou d’un grand-père (rarement de son père, Papa a toujours été parfait !!) ?

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Entendu parler du cousin qui a fait le mur un soir, au service militaire et a raté l’appel du matin parce qu’il dormait du sommeil de l’ivrogne, contre le mur de la caserne ?

Ou du grand-oncle qui s’amusait à faire sonner les cloches de l’école, dès que l’instituteur avait le dos tourné ?

Peut-être même vous, avez-vous, dans votre folle jeunesse, commis des turpitudes qui vous font encore rire aujourd’hui (mais chutttt, vos enfants ne sont pas au courant).

Alors imaginez les frasques et “bêtises” que vos ancêtres ont pu faire sous l’emprise de la dive bouteille ou de l’amour éperdu pour une jolie grisette (ou un joli grisous, mais il faut le reconnaître, ce sont surtout les hommes qui font des frasques. Les femmes, elles, ont parfois quelques instants d’égarement, c’est tout.).

Sauf que, ce genre de petites choses ne laissent pas vraiment de traces parvenues jusqu’à nous. Dommage non ?

Quoique, parfois…..La mésaventure qui est arrivée à Aristide, elle, nous est bien parvenue

Aristide Besnard à vingt-cinq ans. Natif de Villiers-sur-Loir, il est journalier. Souffrant de bronchite rebelle, il n’est pas mobilisé, quand la guerre est déclarée. En 1917, il travaille pour M. Pohu, entrepreneur de battages à Villetrun.

Un soir de novembre 1917, il se rend à Vendôme pour faire la fête. Vers dix heures du soir, après avoir largement abusé de la bouteille, il se rend compte qu’il ne lui reste plus que cinquante centimes en poche. Impossible de trouver une chambre à ce prix-là.

Aristide arpente donc les rues de la ville, à la recherche d’une bonne âme acceptant de l’héberger, sans succès. Vers minuit, il se rappelle qu’il a eu une bonne amie, dans la ville.

Il n’imagine pas un instant qu’elle puisse lui refuser le gîte, alors il se rend à son domicile. Arrivé au Tertre de la Glacière, il frappe à la porte, mais personne ne lui ouvre. Et pour cause, la demoiselle ne vit plus à cette adresse, mais cela, Aristide l’ignore.

Furieux que la belle ne lui ouvre pas, et passablement éméché, Aristide décide d’entrer d’une autre manière. Il monte le talus du tertre, ôte son veston et son chapeau, les fait passer par la cheminée et, telle le père Noël, essaye de passer par le même chemin.

Le seul problème est que, si la cheminée est large à sa sortie, ce n’est pas le cas tout du long, et le noctambule éméché se retrouve coincé comme dans un étau. Impossible de descendre, impossible de remonter.

Aristide va rester dans cette position peu enviable jusqu’à sept heures du matin, heure à laquelle une laitière de passage entend ses appels au secours.

Celle-ci prévient la police, qui, sur place, ne peut que constater les faits. Impossible de le faire descendre, impossible de le faire remonter : il faut démolir la cheminée.

Une fois libéré, le prisonnier, dans un triste état, est conduit à l’hôpital pour y être soigné.

Il a juré qu’on ne l’y reprendrait plus. N’est pas le père Noël qui veut.

Je me demande si ses enfants, s’il en a eu, ont eu vent de cette histoire ?

Christine LESCENE
Christine LESCENE

Généalogiste professionnelle depuis 1993 - formatrice en généalogie professionnelle depuis 1995 - Généa bloggeuse depuis 2008

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