Transaction sur grossesse

Oucques

Madeleine Gendret est domestique chez Toussaint Yvonneau, laboureur-fermier du Buisson, dans la paroisse Saint-Jean-d’Oucques (Loir-et-Cher) avant la Saint-Jean-Baptiste 1785.

A la même époque, Pierre Berry est également domestique chez Toussaint Yvonneau, et Madeleine lui plait bien. Elle lui plaît même beaucoup, au point de tout lui promettre pour obtenir ce qu’il veut, ses faveurs. Il lui promet donc le mariage puis disparaît sans donner suite à ses promesses, pour aller travailler comme domestique chez le sieur Beller, dans la paroisse Saint-Lubin de Vendôme, à vingt kilomètres.

Évidemment, entre temps, Madeleine s’est aperçue qu’elle était enceinte et comme toutes les femmes célibataires enceintes à cette époque, elle doit faire sa déclaration de grossesse pour éviter d’être punie par la loi.

Elle attend donc le dernier moment, au cas où une fausse couche lui sauverait l’honneur mais non………… et à huit mois de grossesse, elle va faire sa déclaration au procureur fiscal de Marchenoir, le six janvier 1786.

Mais elle ne compte pas en rester là. Elle ne va pas pouvoir travailler et donc subvenir à ses besoins pendant quelque temps. Elle décide donc d’assigner en justice Pierre Berry, mais avant cela, elle va essayer d’obtenir gain de cause par le truchement du notaire.

Elle se rend donc à Vendôme, le 13 janvier 1786, chez maître Renou. Elle vit alors dans le bourg d’Oucques, paroisse Saint-Severin.

Évidemment, Pierre Berry nie être le père. Il est même “on ne peut plus surpris de sa déclaration” et il soutient n’être point l’auteur de sa prétendue grossesse. Mais, pour éviter les frais de justice, et par condescendance aux volontés de sa mère, il lui accorde la somme de cent cinquante livres, payés comptant et immédiatement devant le notaire. En échange, il ne veut plus entendre parler de l’enfant et de sa mère. Celle-ci devra l’élever toute seule et ne plus jamais rien lui demander.

Il se charge également de payer les frais de notaire. Pour un innocent injustement accusé, c’est quand même beaucoup d’argent.

Madeleine va accoucher quelques jours plus tard, le 8 février 1786, paroisse Saint-Jean d’Oucques, d’une petite fille, baptisée le lendemain sous les prénoms de Marie Madeleine.

Mais la petite ne vivra guère longtemps. Elle décède le 10 octobre 1787, dans la paroisse où elle est née.

Christine LESCENE
Christine LESCENE

Généalogiste professionnelle depuis 1993 - formatrice en généalogie professionnelle depuis 1995 - Généa bloggeuse depuis 2008

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