Eugène Garnier naît le 3 mars 1888, à Mehers, Loir-et-Cher, deuxième enfant et fils aîné de François Garnier et de Marie Audoin.
Il est cultivateur lorsqu’il est appelé pour le service armé de la classe 1908. Il part le 7 octobre 1909 pour le 2e bataillon de chasseurs à pied. Il passe chasseur de 1ère classe le 8 juin 1910. Son service militaire achevé, il est envoyé en disponibilité le 24 septembre 1911, avec certificat de bonne conduite.
Il se retire à Choussy. Le 23 juin 1913, à Feings, il épouse Marthe Marcadet. Leur vie de couple dure à peine plus d’un an. Eugène est rappelé à l’activité par le décret de mobilisation du 1er août 1914 et arrive au 113e régiment d’infanterie, le 3 août 1914. Il part le 5, par le train, avec son régiment, direction, la Meuse, puis la frontière Belge.
Il est porté disparu le soir du 22 août 1914, après le combat de Signeulx. Selon un avis officieux du bureau de renseignement de l’armée belge, il serait mort à Baranzy ou Mussy-la-Ville.
Le 23 mai 1915, un procès-verbal est dressé aux armées. Des renseignements, recueillis depuis le 22 août 1914, établissent que le corps d’Eugène a été relevé sur le champ de bataille et inhumé sur place. Une mission est envoyée à Signeulx, chargée d’obtenir des renseignements auprès de la population locale. Son rapport, en date du 14 janvier 1916, précise qu’Eugène a été inhumé dans une des fosses communes, sur le territoire de Baranzy et Mussy-la-Ville.
Le 22 mars 1916, un courrier du chef de bureau de la comptabilité du 113e régiment d’infanterie, est adressé au maire de Choussy.
« J’ai l’honneur de vous prier de vouloir bien, avec tous les ménagements nécessaires dans la circonstance, prévenir la famille de la mort du soldat Garnier Eugène, du 113e régiment d’infanterie, tombé au champ d’honneur aux combats des 21 et 22 août 1914, inhumé sur le territoire de la commune de Baranzy ou Mussy-la-Ville, Belgique. »
« Avec tous les ménagements nécessaires dans la circonstance », comme cette phrase fait mal à lire. Un secours immédiat est envoyé à sa jeune veuve.
Le nom d’Eugène figure sur la liste des soldats français morts les 21 et 22 août 1914, dressée par le curé de Signeulx et le bourgmestre de Mussy-la-Ville et le Graberbüro de Virton. Mais il n’y a pas d’indication sur l’endroit où il a été inhumé. Il avait la somme de 32 francs, sur lui.
L’annonce faite à la famille est un avis officieux, et il faut attendre le jugement du 5 juin 1919, au tribunal civil de Blois, pour qu’Eugène Garnier soit officiellement déclaré mort, par un jugement déclaratif de décès.
Il avait vingt-six ans et laisse une veuve de vingt-deux ans. Celle-ci se remariera le 24 juin 1919, soit dix-neuf jours après le jugement déclarant le décès de son premier mari.
Eugène, lui, reste un disparu de Signeulx.
Son frère Georges, de la classe 1912, au service militaire lors de la mobilisation, passe toute la guerre au 5e régiment du génie, et est démobilisé le 19 août 1919, et rentre à Feings, indemne.
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