Henri Ferragu naît le 13 mars 1889, à Gièvres, fils de Désiré Ferragu et de Clémence Bougros. Il est le huitième enfant d’une fratrie de douze.
Ils sont sept garçons en âge de faire la guerre. L’aîné, Louis Alphonse, classe 1896, est impotent. Le second, Ernest, classe 1897, travaille au chemin de fer et fera toute la guerre à la section des chemins de fer de campagne, comme le troisième frère, Emile, classe 1899. La « chance » s’arrête là pour la famille.
La première semaine d’août 1914, trois des frères partent à la guerre : Alphonse, vingt-sept ans, avec le 76e régiment d’infanterie, Henri, vingt-cinq ans, avec le 113e régiment d’infanterie, Eugène, vingt-trois ans, avec le 31e régiment d’infanterie.
Le 22 août 1914, est une journée funeste pour la famille. Le même jour, Eugène est porté disparu à Rehon et Henri est porté disparu à Signeulx, à quinze kilomètres de distance.
Deux semaines plus tard, le 4 septembre 1914, le plus jeune des frères, Constant, vingt-un ans, part au front avec le 168e régiment d’infanterie.
Une étrange fatalité s’abat sur la famille Ferragu.
Alors que deux d’entre eux sont portés disparus depuis le 22 août 1914, huit mois plus tard, le 1er mai 1915, Constant, est porté disparu au Bois-le-Prêtre. Deux mois plus tard, le 4 juillet 1915, Alphonse, est porté disparu au même endroit.
Les quatre frères partis au front, sont portés disparus. Les courriers adressés à la croix rouge reviennent négatifs pour Henri et Constant, mais Alphonse est localisé à Ebenberg-Landau (Rhenanie-Palatinat). Il y est arrivé le 6 juillet 1915, depuis le front.
Eugène est lui aussi localisé, d’abord au camp de Zossen, en janvier 1915, puis à celui de Zwickau (en Saxe, au SO de Chemnitz), dès juin 1915. Il doit tomber malade car il est sur la liste du lazaret le 1er novembre 1916.
Pour ces deux-là, la guerre se passera en captivité. Alphonse sera rapatrié le premier, le 7 décembre 1918. Eugène sera rapatrié le 3 janvier 1919.
Mais il n’y a toujours aucunes nouvelles d’Henri et de Constant.
Henri est présumé prisonnier lors de la rédaction de son procès-verbal de disparition, le 10 juillet 1916 : « disparu le 22 août 1914 à Signeulx (Belgique) au cours d’un violent combat où le régiment dut se replier – présumé prisonnier. » Cette phrase est répétée sur chaque avis de disparition des hommes du 113e.
Le corps d’Henri ne sera pas retrouvé. Il ne figure sur aucune des listes dressées par le curé de Signeulx et le bourgmestre de Mussy-la-Ville, ou le graberbüro de Virton. Un jugement déclaratif de décès, le 23 octobre 1920, va établir sa mort au 22 août 1914, à Signeulx, Belgique.
Pour la famille, l’attente n’est pas encore finie. Constant est toujours porté disparu. Lui-non plus ne sera jamais retrouvé. Le tribunal de Romorantin établira un jugement déclaratif de décès, six mois après celui d’Henri, le 30 avril 1921.
Leurs noms sont réunis sur le monument aux morts de Saint-Julien-sur-Cher. Ils étaient célibataires, âgés de vingt-cinq et vingt-deux ans.
Photo tirée de Généanet
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